Paroisse Notre-Dame-de-Grâce

Ce site est consacré à la paroisse Notre-Dame-de-Grâce,
qui a été créée en 1924 et
réintégrée à la paroisse-mère Saint-Sauveur en 1997,
dans la ville de Québec.




EXPOSITION PERMANENTE





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Table des matières

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Historique de NDG en résumé

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Précisions

Les prêts qui me furent faits de nombreux documents me décidèrent à partager ces souvenirs avec la collectivité. Vos commentaires, souvenirs et suggestions sont les bienvenus, de même que vos corrections des erreurs ou omissions involontaires.

Notes :

Nous respectons le désir des individus de ne pas voir leur nom ou leur photo apparaître.

Pour lire les messages, toujours descendre après le "Hommage à Simonne Tardif (Dumont)".

La présentation est optimale en fonction de Windows XP, avec Firefox (Mozilla) comme navigateur et lorsque les fenêtres sont ouvertes à pleine largeur. À défaut de ces conditions, on risque de rencontrer des irrégularités.

On peut cliquer sur les photos pour les agrandir.

Les messages sont sujets à des mises à jour, sans autre avis.

Michel Gignac

Horaire de l'Exposition

À VISITER au
CENTRE COMMUNAUTAIRE ÉDOUARD-LAVERGNE,
390 Arago Ouest :

EXPOSITION permanente pour rappeler
la paroisse Notre-Dame-de-Grâce,
son curé fondateur et son église.

Elle peut être visitée surtout
le VENDREDI entre 9h et 21h,
le SAMEDI entre 9h et 15h,
(fermée le dimanche)

Pour ces jours et pour les AUTRES JOURS,
prière de s'entendre avec un préposé
(418-691-7190 ou 418-641-6252).

ENTRÉE GRATUITE

N.B. Liens vers les messages concernant l'Exposition :
inauguration
photos
crédits

Simonne Dumont (Tardif) 1920-2018

Simonne Dumont (Tardif) 1920-2018

Hommage à Simonne Tardif (Dumont), co-fondatrice du blogue et qui a écrit ce texte :

ÉLOGE DE L'ÉGLISE

Les cloches ont sonné pour la dernière fois dimanche le 29 juin 1997. Les portes de l'église Notre-Dame de Grâce dans Saint-Sauveur se sont fermées à jamais après une dernière messe solennelle dans l'église que remplissaient des résidents et d'anciens paroissiens heureux d'y revenir mais tristes de la voir fermer. La générosité de ces derniers avait permis de la conserver plusieurs années, permettant à la paroisse de célébrer son 70e anniversaire en 1994. Mais la baisse d'assistance aux offices avait fait diminuer les revenus, causant finalement la fermeture.

Depuis, des organismes ont essayé en vain de faire revivre ce temple merveilleux. Mais pendant ces années, la bâtisse s'est détériorée, ce qui fait que le Journal "Le Soleil" annonçait le 15 octobre 2008 : "L'église sera démolie d'ici Noël" pour faire place à des logements. Que de serrements de coeur pour ceux et celles qui y sont attachés !

Nous perdons donc définitivement notre belle église. Le curé-fondateur Édouard Lavergne en 1924 (voir photo), s'il voit son église débâtie, va certainement être très triste comme nous, les paroissiens. C'était un immeuble d'une grande qualité acoustique, classé édifice à "valeur patrimoniale élevée" par déclaration gouvernementale. Le glas a sonné mais je sais que toutes les personnes qui ont fréquenté ce temple en garderont de bons souvenirs.

L'église est maintenant démolie et, pour rappeler l'histoire de la paroisse, ce site "NDGquébec" se plaît à évoquer certains événements et certains aspects de la vie à NDG, à l'aide de photos, d'extraits de "La Bonne Nouvelle", le journal de la paroisse à ses débuts, etc. Les curés et vicaires dévoués, les constructeurs, les marguilliers, les bénévoles ne seront pas oubliés.

Simonne Dumont.
(Photo de l'église prise le jour de la fermeture.)

mardi 28 décembre 2010

Une première messe de minuit régulière au Jour de l'an

On se souvient peut-être que l'année 1925 avait commencé par une messe de minuit, ce qui avait été une faveur exceptionnelle que l'évêque avait concédée à la paroisse Notre-Dame de Grâce naissante.

La dernière Bonne Nouvelle de 1927 annonçait :
"Nous aurons une messe de minuit au Jour de l'An. Cette messe est permise en vertu d'un induit venu de Rome en date du 5 juillet de cette année.

Le soir à la prière le Saint Sacrement sera exposé et restera exposé jusqu'à l'heure de la messe.

Les places de banc se loueront 25 sous.

Cette messe sera précédée d'une Adoration commençant à onze heures."

La Bonne Nouvelle transmettait aussi le message de "Bonne année" :

(cliquer pour agrandir)

Le début de 1928 sera marqué par des bouleversements qui affecteront le journal "La Bonne Nouvelle". Plus de détails au prochain message.

C'est l'occasion pour NDG-Québec de souhaiter à tous les lecteurs et lectrices une merveilleuse nouvelle année 2011, de même que plein de découvertes !

Michel.

dimanche 26 décembre 2010

Logement disponible à la coop la Baraque‏

Information reçue au sujet de la Coop La Baraque, de la part du Comité de Citoyen-ne-s du quartier Saint-Sauveur :
Bonjour à toutes et tous,
Nous venons d'apprendre qu'un 4 et demi subventionné sera disponible à la coop La Baraque à partir du mois de mars 2011. Cette coopérative d'habitation est située dans le quartier Saint-Sauveur dans le quadrilatère entre les rues Arago, Colbert et Mazenod, et le cap.
Si vous êtes intéressés par ce logement, vous trouverez en pièce jointe un formulaire de demande de logement fourni par la Fédération des coopératives d'habitation de Québec et Chaudières-Appalaches. Si vous avez des questions à ce sujet, n'hésitez pas à nous contacter au 418-529-6158, ou encore, à passer nous voir au 301, Carillon. Je vous rappelle que le Comité sera fermé entre le 23 décembre et le 3 janvier, inclusivement.
Je vous souhaite un excellent temps des fêtes et une bonne année 2011!
Typhaine Leclerc, pour le CCCQSS
Michel.
(Vous pouvez aussi me contacter pour obtenir le formulaire.)

lundi 20 décembre 2010

Guignolée et Noël 1927

Pour une autre année, le Cercle des voyageurs de Commerce, par l'entremise de Louis P. Plamondon, adressa ses remerciements aux donateurs et aux bénévoles pour la quête de la Guignolée du 24 décembre 1927. Les officiers de la Conférence St-Vincent de Paul qui ont fait la sollicitation ou prêté leurs voitures étaient :

Amédée Lapointe, Edmond Delongchamp, Anselme Morency, Roméo? Fortier, Elzéar Dion, Jos. Paquet, Edgar Garneau, Honoré Gignac, Odilon? Bussières, A. Martineau, Henri Robitaille, Jos. Lapointe, J.-Raoul Matte, Antonio Dessureault, Jos. Bilodeau et Adrien Paquet.

Louis Gagnon, comme par les années passées, avaient généreusement mis à leur disposition son entrepôt frigorifique.

Voilà aussi l'occasion d'adresser aux lectrices et lecteurs de NDG-Québec nos souhaits pour la fête hivernale par excellence, en utilisant la formulation de La Bonne Nouvelle de Noël 1927 :

mardi 14 décembre 2010

De nouveaux résidants à NDG

Le Carillon", le journal du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS), a publié récemment des articles qui concernent particulièrement la paroisse Notre-Dame-de-Grâce. Comme certains résidants ne le reçoivent pas, pour une raison ou pour une autre, la publication dans NDGQuébec leur permettra de prendre connaissance de ces informations.

L'article d'aujourd'hui concerne les nouveaux résidants qui habitent La Baraque, coop d'habitation nouvellement construite (photo de droite) sur les terrains de l'ancienne église. François G. Couillard a décrit et photographié (photo de gauche) le nouveau décor qui anime ce milieu de vie de NDG.

"Le quartier Saint-Sauveur accueille de nouveaux voisins. Depuis juillet, les habitants d'une nouvelle coopérative se sont installés où autrefois se dressait l'église Notre-Dame-de-Grâce. Nommé La Baraque, l'endroit loge une quarantaine de fiers et heureux nouveaux résidants de Saint-Sauveur.

Mine de rien, ça fait depuis avril 2004 que le projet est en chantier. Ça n'a pas toujours été facile de l'aveu de Hélène Nazon, nouvelle résidante de La Baraque et l'une des instigatrices du projet : "Tenir un groupe sur six ans, c'est tout un défi : différentes personnes ont, à tour de rôle, porté le projet puis ont quitté, plusieurs doutaient que le projet finirait par aboutir, certains avaient prédit la mort de La Baraque. Il faut être tenaces". Tout s'est fait de façon autonome et démocratique, ce qui représente tout un défi en soi.

Faut dire que l'entreprise a tout d'un parcours du combattant. Le plus difficile est de trouver un terrain abordable en ville. Une denrée rare! En plus, cet espace, il faut le décontaminer. Il y a aussi les tâches administratives. Trouver un architecte. Faire approuver les plans. Tous les services de la ville s'en mêlent. Même les pompiers ont leur mot à dire!

C'est un groupe d’étudiants et de travailleurs impliqués dans le milieu syndical, étudiant et communautaire qui ont décidé de fonder la coop. L'idée est de reprendre le contrôle sur son habitat, de créer un espace social d’échanges hors du marché privé et sans les propriétaires et leurs hausses de loyers abusives.

"Nous sommes fiers d'être à Saint-Sauveur, dans les quartiers centraux. Nous sommes fiers d'avoir arraché ce terrain au privé" indique Madame Nazon. C'est aussi un frein à la gentrification, même modeste, car il redonne 25 unités de logement à des gens de la classe populaire. On ne veut pas d'un nouvo Saint-Sauveur", ajoute-t-elle.

Un esprit communautaire militant anime les membres de La Baraque. Une foule de projets sont envisagés dans le futur, dont l'installation d'un système de compostage.

Ceux qui désirent soumettre leur candidature pour un logement à La Baraque doivent procéder de la même façon que toutes les autres coopératives. Les instructions sont disponibles sur le site de la Fédération des coopératives d'habitation au
www.cooperativehabitation.coop .

François G. Couillard "

J'espère qu'il n'est pas trop tard pour souhaiter la bienvenue à ces nouveaux voisins. Ils apprendront peut-être, dans le présent site internet, de nouvelles informations sur le passé de leur nouveau milieu de vie.

Michel
N.B. L'article est tiré du Carillon de novembre 2010. Remerciement général à Étienne Grandmont, du CCCQSS (http://www.cccqss.org/spip.php?rubrique21 qui n'est plus disponible.).

mardi 7 décembre 2010

Quelques magasins en 1927 à NDG

Aujourd'hui, une petite fantaisie ! Il y a quelques mois, nous rapportions l'ouverture en 1927 du restaurant-épicerie de Roméo Demers. Ce dernier annonça dans la Bonne Nouvelle des listes de prix de ses produits. Voici à quoi ressemblait le coût de la nourriture selon ces listes :

Ananas dans le sucre. . . . .. 15c
Beans Clark's grosse bte .... 21c
Beurre de crèmerie No.1 .... 40c
Biscuits aux confitures. . . . . . .. 11c
Blé d'Inde lion 2 btes pour.. 25c
Café Java, Moka, 60c pour.. 43c
Catsup grandes bouteilles. . .. 19c
Chipso gros paquet........ 20c
Cocoa, 2 lbs pour.. . .. ... 25c
Confitures pures aux fraises 3 lbs ... 54c
Confitures Raymond, fraises et pommes 4 lbs pour ... 49c
Corn flakes, 3 paq. pour. . .. 29c
Essence 2 cruches pour.. 25c
Fèves au beurre 1 bte ...... 20c
Fèves, Blé, 3 lbs pour. . . . . . .. 19c
Graisse en pain, 1 lb ........ 22c
Gruau rapide, grand paquet.. 29c
Lavette pour vaisselle 2 pour . . 5c
Marinades, 35 oz. .......... 34c
Mélasse extra fancy, le gallon ... 75c
Oignons rouges de garde 6 lbs ... 25c
Papier toilette, 6 pour. . . . .. 21c
Peanuts, 2 lbs pour........ 25c
Poires bonne grosseur...... 30c
Poires dans le sucre. . . . . . .. l2c
Pois cuisants, 3 lbs pour. . .. 19c
Pois verts 2 btes pour. . . . .. 25c
Pommes de toutes sortes, oranges Sunkist la dz ... 15c
Riz, 13 lbs pour. . . . . . . . . . .. 19c
Sardines à l'huile, 3 btes pour 19c
Saumon, grosse bte ........ 14c,19c ou 24c
Savon Barsalou le morceau. .. 6c
Savon Barsalou, 1 dz pour.. 68c
Savon Comfort, le morceau. . .. 6c
Savon du Pays 6 morceaux ...... 25c
Savon G.P. 10 barres pour. . .. 43c
Savon G.P. blanc, le morceau ...5c
Soupe, Tomates et Légumes ... 10c
Sucre, 10 lbs pour. . . . . . . . .. 67c
Thé J. jaune, 60c pour. . . . . 49c
Thé J. noir 65c la lb ....... 43c
Tire au sirop, 2 lbs pour. . .. 29c
Tomates grosse bte 2 pour.. 25c
Tomates petites btes ........ 5c
Vermicelle, macaroni, spaghetti ... 10c et 3 paquets pour 35c
Allumettes lamin, 3 btes .... 21c

On serait tenté d'affirmer que ce n'était pas cher, mais il faut préciser que les salaires étaient eux aussi peu élevés.

Deux autres magasins ont acheté de la publicité cette année-là :

l'épicier O. Philippe Brousseau, 98 Arago ouest (nouveau numéro), et
le "marchand de nouveautés" Aurélius ou Haurélius Blouin, 296 Arago ouest (nouveau numéro).

Vous trouvez ces deux annonces en image (cliquer pour agrandir). Remarquez la mise au point : "La Bonne Nouvelle reçoit, moyennant une raisonnable rétribution, toutes les annonces de commerce honnête. Elle ne refuse personne. Elle fait payer tout le monde."

Michel.

mardi 30 novembre 2010

Bénédiction du grand crucifix en 1927

Dimanche soir le 13 novembre 1927 eut lieu la bénédiction du grand crucifix, placé dans la voûte de l'église Notre-Dame-de-Grâce. Elle fut faite par l'évêque auxiliaire de Québec, Monseigneur Omer Plante (photo), qui en était à sa première visite dans la paroisse. Ce crucifix était un don d'un paroissien du Faubourg Saint-Jean, qui a défendu de publier son nom.

Voici un résumé de la description que La Bonne Nouvelle avait faite de cette cérémonie.

Mgr Plante fit son entrée solennelle dans l'église, accompagné des abbés Jean-Thomas Nadeau et J.-A. Bissonnette, comme diacre et sous-diacre, et de son cérémoniaire particulier, l'abbé Lucien Savard, de l'Archevêché. Les enfants de choeur et ceux de la Maîtrise le précédaient dans la procession. Dès que l'évêque fut placé à son trône, la foule chanta: "Chrétiens, chantons à haute voix, Vive Jésus! Vive Sa Croix!"

Le curé Édouard Lavergne lui présenta alors une adresse de bienvenue. Mgr Plante répondit aussitôt, crosse en main et mître en tête. Il procéda ensuite à la bénédiction du crucifix, à l'issue de laquelle eut lieu l'illumination féérique de l'église. Des guirlandes de lumières ornaient le Sanctuaire et la foule chanta "Amour, amour au coeur de Jésus".L'abbé Jules Lockwell, ancien vicaire, maintenant vicaire à Saint-Roch, prononca alors le sermon de circonstance. Il prit pour texte le verset du psaume 92 "Mirabilis in altis Dominus" (Le Seigneur est admirable sur les hauteurs).

La cérémonie se termina par le Salut Solennel du Saint-Sacrement. Un programme musical avait été préparé pour la circonstance par le Frère Anselme.

Michel
(La photo du choeur de l'église NDG, qu'on peut cliquer pour l'agrandir, date de 1932, lors du 25e anniversaire de sacerdoce du curé Lavergne. Celle de Mgr Plante date de la même année.)

mercredi 24 novembre 2010

Automne 1927 à NDG, marqué par d'autres départs et par l'arrivée du vicaire Bissonnette.

Lors du recensement paroissial de l'automne 1927, on dénombrait 100 familles de moins. Mais ce n'étaient pas les seuls départs. Outre celui du vicaire Arthur Ferland et du remaniement à l'intérieur du Cercle Saint-Édouard, on peut ajouter :

Le vicaire Arthur Lévesque (photo de gauche) quittait Notre-Dame-de-Grâce, étant nommé vicaire à Pont-Rouge. Il n'y avait qu'un an que l'abbé Lévesque était en fonction. À la fin de novembre de 1927 était annoncée la nomination du remplaçant comme vicaire, l'abbé J.-A. Bissonnette (photo de droite). Né à Sainte-Claire de Dorchester, le 18 février 1899, le dixième d'une famille de 19 enfants, le nouveau vicaire, fit ses études classiques au petit Séminaire Sainte-Thérèse et ses études théologiques au Grand Séminaire de Québec où il entra en septembre 1920. Ordonné prêtre le 4 mai 1924, il fut nommé vicaire à Saint-Georges de Beauce le 27 mai de la même année. Il y demeura jusqu'au 12 novembre 1927, date où il fut nommé Notre-Dame-de-Grâce pour compléter le duo de vicaires avec l'abbé Eudore Bourbeau.

On notait aussi le départ du directeur du Comité paroissial, Georges Parent. Les documents d'archives ne m'ont pas permis de retracer le nom de son remplaçant immédiat.

Michel.

mardi 16 novembre 2010

Le Cercle Saint-Édouard en réorganisation, à l'automne de 1927.

Le Cercle Saint-Édouard subissait deux départs à l'automne de 1927. Il y a eu l'hospitalisation du vicaire Arthur Ferland (photo) qui, à cause d'une santé fragile, avait restreint son travail pour se consacrer à ce comité théâtral. À sa sortie de l'hôpital, on lui fit une fête à la Sainte-Catherine pour le remercier de son vicariat qui s'achevait à NDG. À peu près en même temps, le président du Cercle, Roméo Demers, restaurateur, quittait ses fonctions à cause de ses occupations nombreuses. Ce dernier fut remplacé par Gabriel Plante lors de l'élection d'un nouveau conseil qui comprenait aussi :

comme vice-président, René Huard,
et comme conseillers, Georges Thibault, Henri Boutet, Gérard Laliberté et Raoul Marcoux.

Afin de découvrir d'autres noms de résidents de la paroisse, voici la liste des membres réguliers du Cercle Saint-Édouard :

Henri Royer
Jos. Lajeunesse
Albert Daigle
Ludger Hébert
Adjutor Demers
Wilfrid Demers
Wilfrid Garns
Antonio Brind'amour
René Gignac
Lucien Garneau
Lucien Richard
Roméo Drouin
Jules Gamache
Paul-Émile Plante
Emmanuel Gignac
Josaphat Plante
Wilfrid Dubuc
Jean Pichette
Marcel Drolet
Alfred Bernier
Lauréat Bédard
Gérard Boucher
Marcel Cloutier
Roland Gamache
Gérard Gamache
Lucien Huot
Gérard Jobin
Philippe Pagé
P.-É. Plamondon
David Parent
Paul Robitaille
Elzéar Richard
Albert Chamberland
Lucien Thibodeau
Richard Pagé
Jean-Marie Pagé
Eugène Blais
Gérard Drolet

Ils étaient tous membres de la Ligue du Sacré-Coeur et ne devaient plus être écoliers mais plutôt célibataires et travailleurs autant que possible. Leur salle possèdait pool, piano et autres jeux appropriés à leur âge, comme parties de cartes avec prix, concerts boucane, euchre, rafles, etc. Un ou deux pique-nique à la campagne étaient organisés chaque année.

Tous les soirs excepté le samedi, la salle était ouverte aux membres de 19.30 heures à 22.00 hrs et, le dimanche, elle ouvrait aussi de 14.30 heures jusqu'à 17 hres. On se séparait au chant de :
"Bonsoir, mes amis, bonsoir!
Au revoir!
Quand on est si bien ensemble,
Pourquoi donc se séparer ?"

Les comédiens étaient déjà prêts pour jouer les pièces "Les deux timides" et "Monsieur Gavroche", les 5 et 6 décembre 1927. Ceux qui n'étaient pas comédiens secondaient de leurs efforts le travail des premiers. Le plan de la salle de spectacle était déposé au restaurant de Monsieur Demers.

À venir : d'autres départs.
Michel.

mercredi 10 novembre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 07 et dernière : citations et conclusion

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle été reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici quelques citations suivies de la conclusion :

Le curé Lavergne au prône, le dimanche 21 avril 1935 :

"Vendredi à 8h00 dans la salle des Promotions de l'Université Laval, grand ralliement des jeunes gens de toute la ville. L'Honorable Monsieur (Charles-Joseph) Arcand, Ministre du Travail, sera présent. Les organisateurs de l'enquête sur la situation de la jeunesse dans la crise donneront les résultats de leur travail. Il s'agit d'obtenir du Gouvernement des mesures légales plus favorables à la jeunesse. Plus la démonstration sera nombreuse, plus les demandes ont de chances d'être plus favorablement accueillies. Il ne s'agit pas ni d'être bleu, ni d'être rouge; cette farce-là a déjà trop duré. Il s'agit de savoir si oui ou non nos gouvernements vont continuer à se désintéresser du sort de notre jeunesse et à l'amuser avec des promesses illusoires ; il s'agit de faire savoir aux chefs de la nation qu'une jeunesse monte, inquiète, écoeurée de l'inaction, prête à agir vigoureusement pour remplacer les partis et les gouvernements qui se moquent d'elle."

Le curé Lavergne au prône, le dimanche 20 janvier 1935 :

"Conférence du Docteur Philippe Hamel (photo). Sujet : le trust de l'électricité (...). La séance sera très intéressante : le sujet est d'actualité.

L'Honorable M. Taschereau a dit de son siège en Chambre qu'il fallait sauver le Trust de l'électricité pour sauver les évêchés et les écoles. J'ai bien le droit de lui répondre au nom de la vérité que ça n'est pas vrai. C'est une odieuse affirmation qui tend à laisser croire que les évêchés et les collèges, en un mot le clergé, nous sommes solidaires des abus du trust et de ses canailleries.

Si M. Taschereau voulait être sincère, il confesserait que c'est moins les évêchés et les communautés religieuses qui l'intéressent, que ses émoluments dans ses 17 électorats de gros trusts plus ou moins liés aux manigances et abus du trust de l'électricité.

Je dis ceci pas dans un sentiment de haine contre M. Taschereau mais par souci de ne pas laisser s'accréditer dans votre esprit cette légende dénoncée par Pie XI dans (mot illisible) que nous sommes les alliés dans leurs coffres-forts contre le petit peuple. C'est un mensonge que j'ai le devoir de travailler à abattre, même s'il trouve des terres complices dans l'Honorable Premier Ministre.

Et ce soir, à la salle, j'aurai autre chose à dire."

Le curé Lavergne au prône, le 24 juin 1934 :

"Aimer sa race, son pays, est un devoir qui appartient à la vertu de charité. La fête nationale est une occasion favorable pour reprendre des résolutions et retremper son âme dans cette vertu en affirmant son patriotisme par les sacrifices que réclame cette fête. Prenons aujourd'hui la résolution d'aimer notre religion et notre nation au-dessus des partis politiques.

Je vous ai déjà dit que les deux partis se valent au point de vue national et au point de vue religieux. Les deux portent sur leur nom un égal nombre de la charge.

Les conservateurs à Ottawa viennent d'en commettre un nouveau. C'est au sujet des billets de la Banque Centrale qui, par leur faute, sera absolument anglais. Le fanatisme a triomphé et nos représentants canadiens-français ont trahi nos droits pour servir le parti, à l'exception de quatre que je veux nommer afin de ne pas l'envelopper dans la réprobation et le mépris que méritent les autres (...)

Il est bon de ne pas oublier qu'en pareilles circonstances notre grand Canadien Sir Wilfrid Laurier (photo à gauche) n'a pas mieux agi. C'est en s'appuyant sur l'une de ses déclarations que M. Bennett (photo à droite) a cru légitimer son favoritisme."

(Extrait d'un journal sans référence:)

"Et dans son discours, Laurier déclarait:
"Sans doute il y a des circonstances où le français doit être parlé, il y a des cérémonies publiques où il faut qu'il soit parlé mais c'est aller un peu trop loin, je crois, que d'affirmer, ainsi qu'on le fait, que le français doit être employé à toute occasion et que tout document public doit être imprimé en français d'un côté et en anglais de l'autre. Je comprends par exemple que mon honorable ami veut que les billes de banque soient imprimés, soit en français, soit en anglais."
La conclusion de ceci c'est que, des deux côtés, il n'y a rien à attendre au point de vue national ou religieux; il faut se tourner vers Dieu et le prier de venir à notre aide."

Témoignage de Marguerite Matte, juin 1997 :

Marguerite Matte, qui était paroissienne lorsque le curé Lavergne était là, racontait que, dans les périodes d'élections, l'église était tellement bondée qu'il fallait ajouter des chaises dans les allées et barrer les portes de l'église. Souvent, des gens attendaient sur le perron pour assister à la messe suivante. Elle raconte aussi que les rues avoisinantes de l'église étaient bondés de voitures et que, puisque personne n'avait de voiture dans ce temps-là, cela démontrait bien le nombre de personnes étrangères à la paroisse qui venaient l'écouter.


Conclusion :

À la suite de sa démission (on peut lire son discours d'adieu à cet endroit-ci), le curé Lavergne déménage chez sa soeur Bernadette, épouse d'Aurélius Blouin (qui avait l'épicerie au coin Arago ouest et Victoria, dont on voit une annonce ci-contre). Sa retraite n'est certes pas inactive: il continue de prêcher pour les retraites fermées et de s'occuper des plus démunis. Il meurt le 19 juillet 1948, à l'âge de soixante-huit ans et onze mois, à l'hôpital Saint-François-d'Assise. Un service solennel est chanté pour lui à la paroisse Notre-Dame-de-Grâce et il est inhumé au cimetière du Collège de Lévis.

Sa mort est une douloureuse perte pour plusieurs membres de la communauté religieuse, pour ses confrères journalistes, pour tous ceux qui connaissaient sa grandeur d'âme et pour la majorité de ses anciens paroissiens. L'héritage du curé Lavergne c'est tout d'abord l'exemple d'une foi solide qui a inspiré nombre de jeunes paroissiens à entrer dans la vocation religieuse et qui a cimenté la foi de plusieurs de ses paroissiens. Son legs le plus important à la paroisse Notre-Dame-de-Grâce, au-delà d'une église et d'une vie communautaire dynamique, c'est aussi un enseignement sur Dieu et sur la vie en général. Ses écrits en sont le symbole vivant. À l'image de ses confrères du temps, il a été l'un des bâtisseurs de "l'empire catholique" du Québec dans la première moitié du XXe siècle.

Maude Routhier

(Merci à Jean-Paul Castonguay pour le détail concernant Aurélius Blouin.)
Michel.

mardi 2 novembre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 06 : l'orateur

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "L'orateur" :

L'ivrognerie, les danses, le travail du dimanche, les divertissements malsains, les journaux à scandales et toutes les sources de péché, tels sont les sujets sur lesquels discourt le plus souvent le curé Lavergne lors des sermons dominicaux. Son style éloquent et flamboyant le distingue des autres curés qui chassaient aussi les mêmes maux; ses sermons attirent toujours des auditoires considérables. Des anciens paroissiens tels Marguerite Matte, Germaine Lemelin et le Père Léo Plante se rappellent du curé Lavergne comme d'un grand orateur, mais aussi comme d'un homme de coeur.

Par exemple, le sermon qu'il prononce le 2 avril 1925 démontre bien le style qui le caractérisait. Dans son prône, il expose les résultats de son enquête sur la consommation de bière dans la paroisse Notre-Dame-de-Grâce.
"Chaque semaine 1 000 $ sont dépensés pour la bière, ce qui fait une moyenne d'à peu près 1.50$ par famille en chiffres ronds. Chaque semaine, nous ramassons par la collecte à domicile à laquelle se donnent inlassablement d'admirables jeunes filles, et par quêtes dans l'église, bancs compris, la somme de 320 $ au plus, ce qui fait une moyenne de 0.50$ par famille en chiffres ronds. Donc, le budget de la bière dans la paroisse est plus considérable que le budget du Bon Dieu. L'on ne mesquine pas pour satisfaire une soif grossière et brutale; on mesquine sur la part à faire à Dieu de ses biens."
Aussi, en novembre 1930, en compagnie d'autres curés de la ville de Québec, le curé Lavergne va même jusqu'à rencontrer M. Drouin de la Commission des liqueurs afin de demander la suppression de certaines tavernes, la fermeture des établissements à 10 h 00 du soir et la prohibition de toute publicité en faveur des boissons alcoolisées.

Cela n'est qu'un petit exemple du type de discours moralisateur qu'il clame à son auditoire. Il fait aussi plusieurs discours sur les retraites fermées et la vie sacerdotale. Le père (Léo) Plante (photo), qui a lui-même été conduit au sacerdoce par le curé Lavergne, se rappelle entre autres avoir vu plus de vingt jeunes gens prendre l'habit, dont sept sont devenus prêtres. Cependant, les sermons qui ont le plus retenu l'attention et dont on se souvient le plus souvent, ce sont probablement ceux concernant la politique.

Le politicien

La passion de la politique habite le curé Lavergne et malgré le fait que l'Église condamnait les curés qui s'en enthousiasmaient trop, il y consacre de nombreux sermons et beaucoup d'énergie. Les enjeux comme le trust de l'électricité, les écoles françaises en Saskatchewan, les périodes électorales, sont bien connus du curé Lavergne et de ses fidèles qu'il prend plaisir à renseigner. Malheureusement, durant la Deuxième Guerre, son goût pour la politique lui coûte son poste de curé. Les exemples abondent sur ce sujet, mais nous n'en aborderons qu'un seul, celui qui l'a fait connaître à l'échelle provinciale.

Le 17 novembre 1935, le curé Lavergne prononce un sermon à l'église Notre-Dame-de-Grâce où il expose ses vues sur les prochaines élections. Il expose la marche à suivre pour un bon gouvernement: "Votez en hommes libres, en patriotes, en bons chrétiens". (On peut lire le texte complet ici.) Son discours a de très grandes répercussions et des centaines d'exemplaires sont imprimés et distribués dans la ville. Ce qui popularise cette allocution, c'est l'accusation de chantage politique qu'il porte subtilement mais sûrement contre Louis-Alexandre Taschereau:
"Enfin, hier encore, le Chef du Régime lui-même signifiait par téléphone au Recteur de l'Université que cette institution en porterait les conséquences si tel prêtre ne supprimait pas la conférence qu'il doit prononcer à la radio, cet après-midi pour l'Heure Catholique. [...] Voilà des méthodes de chantage, un système d'oppression dont la conscience publique souffre, contre lesquels elle se révolte."
Ayant vent de cette accusation, Louis-Alexandre Taschereau écrit au recteur de l'Université Laval, Mgr Camille Roy, pour lui exposer les faits et lui demander une déclaration publique démystifiant le fait qu'il aurait reçu des menaces et qu'il aurait été victime de chantage. (On peut lire cette lettre ici.) Mgr Roy lui répond positivement et communique une déclaration à trois journaux de Québec.

À la suite de cet incident, le curé Lavergne reçoit des avertissements du clergé à l'effet de cesser de s'afficher ainsi sur la scène politique, mais il n'était pas homme à se laisser marcher sur les pieds ni à garder le silence quand il percevait une quelconque inégalité. Quand la Deuxième Guerre éclate et que le gouvernement commence à parler de conscription, il s'élève encore contre cet affront à la liberté et à la morale des catholiques qui prônent la paix. Il reçoit alors de nouveaux avertissements, mais son acharnement à défendre les Canadiens français qui ne voulaient pas aller à la guerre lui coûte sa cure. Il démissionne en octobre 1941 et c'est l'abbé (Joseph Falardeau) qui lui succède au poste de curé de Notre-Dame-de-Grâce.

À suivre.
Michel.
(Merci au Comité de mise en valeur de l'église NDG pour l'image de l'un des panneaux.)

mercredi 27 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 05 : l'homme de bataille

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "L'homme de bataille" :


L'homme de bataille


Cette partie est présentée de façon thématique afin que s'établisse clairement le portrait du curé Lavergne. À travers ses prônes, le journal La Bonne Nouvelle, les quelques lettres de sa correspondance que l'on a trouvées, les divers journaux et les événements cités par d'anciens paroissiens qui l'ont connu, nous traçons un tableau des principales causes auxquelles s'est dévoué l'abbé Lavergne. Les démunis, les syndicats catholiques, les enfants, l'éducation, la morale, la piété et la politique, tels sont les sujets qui marquent l'histoire de Notre-Dame-de-Grâce au passage du curé Lavergne. L'oeuvre de presse catholique garde toujours une place importante dans les préoccupations de l'abbé Lavergne, mais ayant fait la démonstration de ce fait en deuxième partie, nous ne le reprenons pas ici.

Aide aux démunis

Le curé Lavergne se consacre aux démunis, leur offrant temps, secours matériel et spirituel et bien d'autres types de services.

Témoignage de Marguerite Matte (photo), paroissienne ayant connu Édouard Lavergne : Elle raconte que le curé Lavergne était très charitable et qu'il n'hésitait jamais à donner à plus pauvre que lui, même des choses dont il avait lui-même besoin (ex.: donner sa paire de souliers et être obligé de dire la messe en pantoufles).

Durant la crise économique, il aide les chômeurs et les femmes à trouver un peu de travail leur permettant de survivre; un comité de secours aux chômeurs est organisé à cet effet. Il tente aussi de convaincre les gouvernements d'apporter des secours-directs aux plus pauvres. Dans La Bonne Nouvelle du 13 novembre 1932, le curé Lavergne se plaint ainsi de l'implication du gouvernement dans l'aide aux démunis:
"Les Gouvernements Bennet, Taschereau, et l'Hôtel de Ville ont voté des millions pour venir en aide aux chômeurs. Mais ils n'ont jamais donné UN SOU au curé de Notre-Dame-de-Grâce. Les fonds sont restés aux organisations politiques dans l'intérêt du capital politique. Donc, c'est aux politiciens et non pas au curé qu'il faut s'adresser pour les secours: paiement de loyer, etc."
Pour le curé Lavergne, l'aide aux chômeurs c'est aussi l'aide aux syndicats catholiques, ainsi que la lutte contre le bolchevisme et contre le gouvernement. Le 29 août 1931, le curé Lavergne célèbre la messe d'ouverture du Congrès des Syndicats Catholiques. Ceux-ci luttaient contre les employeurs qui obligeaient le travail du dimanche ou diminuaient les salaires, entraînant une concurrence déloyale envers les honnêtes commerçants. Le curé Lavergne se donne beaucoup de peine pour que les ouvriers acceptent la "juste" intervention du clergé dans les affaires syndicales.

L'aide aux démunis, c'est aussi l'aide aux malades. Le 16 octobre 1928 la première messe solennelle des malades est célébrée. Ce type d'événement où des religieux de haute importance sont invités à donner la bénédiction aux malades se répète à plusieurs reprises durant les années où le curé Lavergne est en poste. Par exemple, le 21 juin 1936 (photo), 150 malades - dont 17 au lit - prennent place dans la nef et dans le choeur pour la célébration.


L'éducation des enfants et l'éducation religieuse

En lisant les prônes du curé Lavergne, on voit fréquemment le curé protester ou lutter pour les enfants et leur éducation, que ce soit sur le plan religieux, scolaire ou familial. Sans cesse, il demande aux parents de bien vouloir envoyer leurs enfants à l'église, de contribuer à l'enrichissement de leur foi, de surveiller leurs fréquentations et leurs actions, et enfin de veiller à ce que leurs travaux scolaires soient bien exécutés. À plusieurs reprises, il s'insurge contre des parents qui ne remplissent pas leurs devoirs, n'hésitant pas à les pointer en pleine messe. Il réprimande aussi les jeunes gens qui se laissent aller au vandalisme ou provoquent des désordres publics.

Le curé Lavergne travaille aussi pour les oeuvres de jeunesse auxquelles il trouve une grande utilité: l'encadrement des jeunes. En fait, il prône toutes les organisations à base religieuse qui regroupent des enfants, tels les groupes dramatiques ou la chorale. Ainsi, la chorale de la paroisse, que l'abbé (Arthur) Ferland (vicaire) avait fondée, est si bien tenue que le curé Lavergne invite souvent des membres du clergé à venir entendre ces jolies voix.

Sa lutte pour la jeunesse ne se limite pas seulement aux remontrances ou aux organisations à caractère religieux. En 1927, constatant l'état lamentable de l'école de garçons, le curé Lavergne écrit à la Commission scolaire pour demander que le gouvernement subventionne la construction d'une autre école. N'ayant reçu qu'une somme minimale pour l'exécution de travaux qui n'apportaient aucune amélioration, le curé présente une deuxième requête aux commissaires scolaires pour la construction d'une nouvelle école, mais cette fois, il l'a fait contresigner par ses paroissiens. Or, trois ans pius tard, il n'y a toujours pas d'école et la situation n'est guère plus reluisante. En effet. les commissaires ont décidé de disperser les garçons dans diverses écoles, dont une à Saint-Malo. Le curé Lavergne proteste alors vigoureusement:
"[...] forcer nos enfants à se rendre en classe à Saint-Malo cela voulait dire qu'ils seraient absents cet hiver à chaque fois qu'il ferait mauvais. Mgr Laberge m'a dit que cela dépendait du Commissaire Vernet qui a déclaré que cela n'était pas absolument loin. Évidemment, ce serait plus loin si c'était à l'Ancienne-Lorette; mais tel quel, c'est encore trop loin."
C'est seulement en 1931 que la paroisse Notre-Dame-de-Grâce à sa nouvelle école de garçons.

Son travail pour les enfants finit donc par porter ses fruits. Par contre, son désir d'ordre le pousse à vouloir éduquer lui-même, par ses sermons, ceux qui ne sont pourtant plus des enfants, ou presque. C'était en fait le lot commun des curés de son temps.

À suivre.

Michel.

mardi 19 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 04 : l'érection de la paroisse

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "L'érection de la paroisse" :

Le surplus démographique de la paroisse Saint-Sauveur et les problèmes engendrés par l'urbanisation conduisent à son morcellement et à l'érection de la nouvelle paroisse de Notre-Dame-de-Grâce que le cardinal Bégin crée le 9 octobre 1924. La cure est offerte à l'abbé Lavergne qui l'accepte avec optimisme. "Choisi par notre vénéré cardinal pour fonder cette paroisse, je ne lui marchanderai pas mon dévouement". Le premier vicaire est l'abbé Jules Lockwell et le deuxième, l'abbé (Arthur) Ferland. Les marguilliers sont élus le 25 janvier 1925: Stanislas Gagnon, Alphonse Paquet, Théodule Roberge, Wilfrid Charest, Marcel Rochette, Alfred Pichette et Alfred Larose.

N'ayant encore ni église, ni logis à leur disposition, les prêtres sont accueillis chez Wilfrid Charest où ils restent jusqu'à l'achat de la maison voisine du couvent et la location de celle de Napoléon Robitaille. Ils y établissent les bureaux de la fabrique, tandis que les premières activités paroissiales, les 24 et 25 novembre 1924, trouvent logis dans la manufacture des Charest. En guise de remerciement, l'abbé Lavergne leur remet un portrait du Cardinal Bégin accompagné d'une bénédiction manuscrite.

En attendant la construction de l'église, la Commission Scolaire prête la grande salle du Couvent de l'Immaculée-Conception (photo) qui peut accueillir jusqu'à 450 personnes pour les offices religieux. C'est donc dans cette salle que le 1er novembre 1924 se célèbrent les premiers offices religieux de la nouvelle paroisse.

Dès le mois de novembre 1924, le curé Lavergne, assisté de jeunes gens et d'hommes de la paroisse, aménage la salle paroissiale dans une ancienne brasserie. Le 9 décembre, les Enfants de Marie y organisent une vente aux enchères. Le 11 janvier 1925, la salle paroissiale est bénite par le Cardinal Bégin.

Le 14 décembre 1924, grâce aux démarches du curé Lavergne, la chapelle reçoit de la Maison Émile Morissette une cloche qui est bénite par Mgr J.-A. Langlois, auxiliaire de Québec. En janvier 1925, la paroisse est déjà munie d'un orchestre dirigé par Albert Langlois et peut présenter sa première soirée dramatique avec les pièces "Le poignard" et "Un gendre pour deux beaux-pères".

Par ailleurs, l'organisation Saint-Vincent-de-Paul commence ses activités en janvier 1925 et, le 21 août, Charles-A. Larose fonde la Caisse Populaire, avec l'appui constant du curé Lavergne. La vie paroissiale commence à être bien organisée.

Pendant ce temps, on examine les ressources et les actions à entreprendre pour la construction d'une église. Dès le mois de mai, on commence l'érection sur le terrain acquis de Georges-E. Amyot, industriel en vue du Québec, pour un montant de 25 000 $, terrain qui était déjà occupé par une brasserie, la Fox Head. Les plans et devis avaient été préalablement dressés par des amis notaires du curé, notamment Gérard Morisset, architecte et historien d'art, et Jean-Thomas Nadeau. Le contrat est adjugé à un entrepreneur de Beauport, François Paradis. (La nature des travaux: construction d'une église au lot 468 sur cadastre Saint-Sauveur. Le contrat stipulait aussi que "Tous les travaux nécessaires pour le complet achèvement de cette construction devront être terminés au plus tard le 4 avril 1926.")

La pierre angulaire de l'église est taillée et offerte par Théodule Roberge; elle est bénite par le Cardinal Bégin le 21 janvier 1925. Déjà le 25 avril 1926, l'église est la scène d'une célébration eucharistique et, le 2 mai, Mgr Alfred Langlois la bénit. Le curé Lavergne en est très fier.
"Une autre église s'est construite sans accident et sans injustice. Dieu en soit béni! Un trône est bâti dans cette église sur lequel se dresse rayonnante la Vierge Marie notre patronne. Nous mettons sous vigilante protection nos intérêts matériels et surnaturels. Un tabernacle nouveau existe où vivra caché sous les apparences du pain, le Roi de Gloire qui est l'ami des humbles et des pauvres, le Sacré-Coeur de Jésus."
Puis se succèdent les bénédictions de la statue de la Vierge, des cinq cloches achetées à la fonderie Wauty, du carillon et du grand crucifix (on avait choisi de placer la statue en haut de l'ancienne rue Sauvageau, parce qu'elle avait été la gardienne et la protectrice des ouvriers durant la construction de l'église). En 1928, le curé Lavergne ramène d'Europe de magnifiques ornements dorés pour l'église. Grâce au travail appliqué et ordonné du curé Lavergne et de ses acolytes, l'église Notre-Dame-de-Grâce est construite rapidement et la paroisse est en mesure d'édifier son patrimoine religieux. Il est à noter que l'abbé Lavergne fait aussi construire derrière l'église la grotte Notre-Dame-de-Lourdes qui est bénite le 15 août 1929 par Mgr Omer Plante.

En outre, le curé Lavergne organise divers services pour la population ouvrière de sa paroisse. Des cours de couture, d'hygiène générale de la maison, d'aménagement et d'ameublement de la maison, des cours sur la vie familiale et paroissiale, des cours de musique et de théâtre sont ainsi dispensés gratuitement aux paroissiens.

La vie paroissiale se tisse donc autour des actions et des volontés de l'abbé Lavergne. Le présent document n'est certes pas exhaustif, s'attardant plutôt aux réalisations d'envergure de la paroisse et de l'abbé Lavergne; on peut trouver la description d'autres événements dans les divers documents sur Notre-Dame-de-Grâce. (À suivre)

Michel.
(Photos du curé Lavergne devant la porte de l'église et devant la grotte qu'il a fait toutes deux construire. Il est accompagné par des ouvriers qui ont bâti l'église (1926) et, dans l'autre cas, par des scouts et des membres de la Garde paroissiale (1934).)

mardi 12 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 03 : l'écrivain

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "L'écrivain" :

En plus de défendre ardemment la presse catholique, Édouard-Valmore Lavergne rédige plusieurs articles pour le compte de L'Action Catholique. L'éloquence et la virulence de son style caractérisent ses nombreux éditoriaux. Il n'a jamais peur des mots et défend la religion contre toutes attaques ou menaces, même les moindres.(L'extrait suivant permet) de cerner la fougue avec laquelle il écrit ses articles:
Extrait de l'article "Dollard des Ormeaux" publié dans l'Action Catholique le 7 mai 1921, p. 3.

"Dollard des Ormeaux!

Pour nos hommes pratiques qui pèsent les questions au poids des millions, et s'enivrent de leur odeur, quel écervelé!

Pour nos professeurs de tous les abandons, de toutes les compromissions, et de toutes les concessions. qui s'en vont en répétant avec des airs de chiens battus: "Nous sommes la minorité!" Quel gaffeur!

Pour nos égoïstes de la petite vie tranquille sans secousse et sans souci dont toute l'existence tient en cette devise: "Chacun pour soi!" Quel maladroit!

Et on comprend que tous ils aient en horreur de voir surgir du passé, et se dresser devant les imaginations populaires ce héros de la résistance obstinée, jusqu'au bout."
Son goût pour la rédaction le pousse à écrire un livre: "Sur les Remparts" illustré par Gérard Morisset, celui-là même qui dressera plus tard les plans de l'église Notre-Dame-de-Grâce; l'essai compte plus de trois cents pages. Nous en présentons ici un compte rendu puisqu'il reprend les idées que l'abbé Lavergne a défendues sans relâche sa vie durant. Cet essai se révèle un combat pour la presse catholique. L'argumentation s'articule en trois parties: 1) Les remparts, 2) Entre deux bastions et 3) La citadelle.

Dans la première partie, qui compte 11 chapitres, l'abbé Lavergne discute des oeuvres de presse proprement dites recommandées par les Souverains Pontifes ainsi que de la garde attentive et constante qui est nécessaire pour repousser les attaques du mal. Il rappelle au départ les bases de la cité idéale et insiste sur les recommandations des divers pontifes au sujet de la presse catholique. Puis, il condamne la presse à scandale qui fait pénétrer dans les foyers l'impudicité, le vol, l'impiété, l'ivrognerie et l'extravagance des idées et des moeurs. Il explique comment la presse catholique sert l'Église et protège du mal. Il donne aussi les deux signes qui permettent de différencier les bons des mauvais journaux: le type de nouvelles et le type d'annonces. Il s'insurge contre le fait que les annonces jugées non conformes à la morale et à la religion apportent autant d'argent aux journaux jaunes, leur permettant une grande diffusion. Enfin, il insiste sur les ennemis à combattre.

Dans la deuxième partie, l'abbé Lavergne aborde le foyer familial et les oeuvres de jeunesse. En fait, il commence par affirmer qu'il faut prôner la presse catholique pour préserver la jeunesse de la criminalité et du mal. Il insiste aussi sur l'importance de l'encadrement familial, les forces que représentent la presse catholique et les retraites fermées. Il termine avec les problèmes qui découlent de l'urbanisation et nuisent à la famille.

Dans la troisième partie, il disserte sur les chefs de l'Église, sur leurs directives et sur les volontés de Dieu. Il démontre l'importance du Pape et du Vatican, particulièrement dans les conflits mondiaux, et celle des curés pour ce qui a trait à la piété des fidèles. Enfin, il évoque divers messages du pape et de Jésus-Christ, le roi, à propos de la presse catholique.

Même si son livre n'a pas vraiment de portée, il y voit une action pour la construction de la cité idéale. Par la suite, il continue d'écrire, mais pour un auditoire plus restreint géographiquement: la paroisse. En effet, pendant la période où il est curé, il dirige aussi la production de l'hebdomadaire "La Bonne Nouvelle" et rédige plusieurs articles pour ce même journal.




Michel.
(La photo montre le bureau des nouvellistes de l'Action Catholique, vers 1925. La "Bonne Nouvelle" était, à la fin de quelques années du moins, reliée et publiée avec l'Almanach de l'Action Sociale Catholique.)

mercredi 6 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 02 : ses débuts

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle est reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "Ses débuts" :

Édouard-Valmore Lavergne, fils d'Élizabeth Bossé et de Louis-Édouard Lavergne, notaire, naît à Montmagny le 15 août 1879. Il semble qu'il avait une soeur, Bernadette (au piano sur la photo), et trois frères, Daniel, Talma et Réal (photo). Il fait ses études au Petit Séminaire de Québec de 1894 à 1901 (voir image, 2e de 5 sur la rangée du haut ?). Il est généralement un élève moyen qui fournit le travail nécessaire, sans plus. Il commence son Grand Séminaire en 1902, au Séminaire de Québec. En 1904, il part pour le Collège de Lévis où il termine sa formation. Monseigneur Bégin l'ordonne le 17 mars 1907, à la Chapelle du Collège de Lévis.

Par la suite, il enseigne au Collège de Lévis jusqu'au mois de janvier 1908, quand il est recruté par L'Action Sociale de Québec où il ne reste pourtant que quelques mois. En effet, le diocèse le nomme alors successivement vicaire à la paroisse de l'Ancienne-Lorette, desservant à Saint-Vallier et vicaire à Saint-Malo et à Saint-Roch. Il cumule ainsi les expériences qui lui permettent de devenir curé quelques années plus tard. En 1909, il accompagne Mgr Bégin (photo) dans une tournée pastorale de quelques mois où il acquiert l'art de la prédication. En 1912-1913, après une courte période de repos, il devient vicaire à Notre-Dame-de-Lévis. En 1914, tombé malade, il doit se reposer au patronage de Saint-Vincent-de-Paul de Lévis jusqu'au mois de mars 1916. Malgré un physique robuste, sa santé fragile le force au repos à quelques reprises alors qu'il est curé de Notre-Dame-de-Grâce.

Remis sur pieds, il devient missionnaire diocésain pour les retraites fermées et pour la propagande de L'Action Sociale. Malheureusement, nous n'avons trouvé aucun sermon sur les retraites fermées produit par l'abbé Lavergne datant de cette époque. Dans son livre Sur les Remparts, publié par L'Action Sociale en 1924, il disserte sur le sujet. En voici un extrait:
"... Cela suffit à établir que ces jours de retraite marquent dans la vie une époque, laissent des lumières que le mal ne parviendra pas à éteindre, impriment sur les âmes des traces profondes que le flot mouvant des passions ne pourra jamais effacer complètement" (p.215).
En 1914, par la nature de son travail, l'abbé Lavergne entre en conflit avec Henri Bourassa quand le journal L'Action Sociale, comme d'autres journaux d'ailleurs, conteste des actions et des paroles de Bourassa concernant la défense des droits des Canadiens français. Henri Bourassa répond publiquement à cette offense et Édouard-Valmore Lavergne s'offusque de voir Bourassa associer un journal tel que La Patrie à L'Action Sociale. Bourassa réplique alors par une longue lettre à l'abbé Lavergne, dont voici un extrait:
"Je reconnais volontiers que j'aurais pu me dispenser d'au moins l'une de mes chiquenaudes à L'Action Sociale: celle où je parle des gens peu renseignés qui lisent surtout La Patrie et L'Action Sociale. L'Action Sociale a été infiniment plus injuste à mon endroit. Sous une forme plus édulcorée, elle a faussé mes paroles et ma pensée." (Source: Archives du Séminaire de Québec.)
Par ailleurs, en 1917, Il travaille à l'organisation de l'union des bulletins paroissiaux à L'Action Catholique (l'Action Sociale prenait le nom de l'Action Catholique en 1915) et contribue à la rédaction de ce journal jusqu'au moment où il est nommé curé de Notre-Dame-de-Grâce.

En février 1920, il est nommé aumônier au juvénat des Frères des Écoles Chrétiennes où il apprend à devenir guide spirituel d'un groupe ainsi qu'à dispenser le service divin et l'instruction religieuse. Ses premières expériences de travail lui apportent la formation pratique fondamentale du service religieux qui lui permet d'obtenir un poste de curé en 1924. Avant de plonger dans cette partie de sa vie, (nous explorerons) ses écrits.

Michel
(Remerciement général à la famille Lavergne pour les photos.)

lundi 27 septembre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 01 : Avant-propos

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici d'abord l'avant-propos :

À (l'aube du) XXIe siècle, alors que les manifestations religieuses vivent principalement du souffle de nos aînés, que des bâtiments à caractère religieux sont parfois expédiés au tombeau ou, avec plus de chance, sont graduellement recyclés en condominium, garderie, bibliothèque ou salle de spectacles, les protecteurs du patrimoine religieux s'activent pour protéger les oeuvres architecturales et garder la mémoire des religieux et des paroissiens qui y sont venus assidûment. La paroisse Notre-Dame-de-Grâce est l'une des victimes du temps qui passe et qui emporte les constructions du passé: le premier juillet 1997, la paroisse Saint-Sauveur a ainsi récupéré les fidèles dont elle s'était départie il y a 73 ans. Pour préserver le souvenir de la vie paroissiale de Notre-Dame-de-Grâce, il est important d'en reconstituer l'histoire et d'en garder des images, particulièrement celles du curé-fondateur, l'abbé Édouard-Valmore Lavergne.


Une époque, une paroisse, un homme

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le Québec vit en marge de la société moderne. Bien établie depuis plus de cinquante ans chez nos voisins du sud, la révolution industrielle éclôt au Québec en raison de l'affluence de capitaux anglais et états-uniens attirés par la main-d'oeuvre abondante et peu coûteuse. Elle vient modifier non seulement les perspectives traditionnelles de l'économie, mais aussi tout ce qui rythme la vie quotidienne des Canadiens français. La population du Québec s'urbanise: "rurale à 70 % en 1900, elle ne l'est plus qu'à 25% en 1940". Des tanneries, des brasseries, des raffineries, des briqueteries et plusieurs manufactures et usines s'ajoutent au paysage urbain déjà coloré par les forgerons, les boulangers et les marchands; les voies de communication modernes s'installent; la population ouvrière s'accroît très rapidement.

L'Église canadienne doit déterminer un nouveau plan d'action sociale pour retenir ses ouailles des quartiers urbains dans les structures sociales traditionnelles. On assiste à l'édification de nouvelles paroisses urbaines, à la multiplication des organisations pieuses et charitables, à l'accroissement du travail des curés, à la naissance des bulletins paroissiaux et de nouveaux journaux tels que L'Action Sociale.

En fait, le Québec devient le bastion idéal du catholicisme car il répond aux prémisses du commandement de Léon XIII (photo) ("s'orienter vers une action sociale catholique, qui tienne compte des conditions nouvelles de la révolution industrielle") alors que la révolution industrielle débute à peine. L'Église retient solidement ses fidèles dans ses rangs; elle manifeste sa présence le plus souvent possible. Les curés, piliers du pouvoir clérical, s'engagent dans toutes les facettes de la vie communautaire, consacrant ainsi le pouvoir spirituel et temporel de l'Église.

À Québec, la paroisse Saint-Sauveur occupe le devant de la scène. En effet, au début du 20e siècle, sa population augmente considérablement, imposant un morcellement; les élites cléricales craignent les problèmes qui pourraient découler de l'urbanisation. Naît ainsi la paroisse Notre-Dame-de-Grâce, au coeur de laquelle un personnage se distingue bientôt: l'abbé Édouard-Valmore Lavergne qui a oeuvré avec acharnement à l'établissement de la cité catholique idéale.

Le présent document s'attarde à cet homme, figure de "sa" paroisse; il retrace, à travers les différentes étapes de sa vie, l'empreinte qu'il a laissée dans la ville de Québec tout entière. 0n découvre successivement son origine, ses études et ses premières expériences de travail. L'exposé de sa période journalistique permet de cerner sa pensée et de saisir le contexte idéologique auquel il se référait quand il est devenu curé de Notre-Dame-de-Grâce. Suit l'histoire de l'édification de la paroisse et de la vie paroissiale; enfin, nous laisserons la parole à l'homme de combat.

Maude Routier.

(l'illustration montre une photo du buste du curé Lavergne, qui existe encore.)
Michel.

mercredi 22 septembre 2010

Une 3e école à NDG : l'école Saint-Tarcisius

Le 6 septembre 1927 devait ouvrir une nouvelle école à Notre-Dame-de-Grâce. S'ajoutant au Collège et au Couvent, l'école St-Tarcisius était située au numéro 182 rue de Mazenod (ancien numéro). Le but de cette école était de préparer, spécialement pour le Séminaire, les enfants ou les jeunes gens qui avaient l'intention de faire des études classiques. Ce fut probablement une étape vers l'établissement de l'École Supérieure qui allait survenir quatre ans plus tard. Les vicaires de la paroisse en étaient les professeurs.

La Bonne Nouvelle écrivait :
"Il nous aurait été agréable d'accéder à toutes les demandes d'admission qui nous ont été faites; mais le peu de temps que nous aurons à disposer à l'enseignement ne nous permet pas de faire plus d'une classe. Si, l'an prochain, les circonstances le permettent, nous serons heureux d'admettre à cette école les enfants que nous avons dû refuser cette année. Aux parents qui désirent cet avantage pour leurs enfants l'an prochain, nous recommandons fortement de voir à ce que l'année qui commence soit, pour eux, une année de travail sérieux et constant."
Elle indiquait aussi l'horaire des élèves, entre 7:00 et au-delà de 21:00 :

Sainte messe
Étude des matières de la classe de français.
Classe de Français
Récréation
Étude à l'école
Brouillon des devoirs de français
Sortie
Étude des matières enseignées par l'abbé Lévesque.
Classe d'anglais (lundi et mercredi) ou d'arithmétique (mardi et vendredi)
Récréation
Étude à l'école
Brouillon des devoirs d'anglais ou d'arithmétique
Sortie
Prière à l'Église
Étude des leçons à réciter le lendemain.
Repos.

Suivaient les règlements de l'école :

"Deux congés seront accordés chaque semaine: le jeudi p.m. et le samedi p.m.
Le jeudi matin, l'abbé Bourbeau fera une classe de catéchisme.
Une fois le mois, le samedi matin, classe de politesse et de leçons de choses.
Le silence est de rigueur à la classe.
Les élèves devront arriver en temps pour la classe.
Les absences devront être motivées par la maladie seulement.
Chaque semaine, un bulletin sera donné aux élèves et devra être signé par leurs parents.
L'application au travail devra se soutenir toute l'année durant sous peine de renvoi.
La mauvaise conduite dans la classe ou à l'extérieur sera aussi une cause d'exclusion.
Tout dommage causé aux meubles de la classe ou aux appartements devra être payé.
La contribution devra être payée au commencement de chaque mois; elle est fixée à $2.00.
Les élèves dont les parents ne pourraient pas payer cette somme devront s'entendre avec le Directeur.
Tous les livres, cahiers et papier devront être achetés à la classe auprès des librairies."
Michel.
(L'illustration est celle de Saint Tarcisius, du 3e siècle.)

mardi 14 septembre 2010

Une excursion à la rentrée de 1927

Une excursion en septembre 1927 marquait la rentrée pour quelques comités de NDG. La Bonne Nouvelle du 24 septembre en faisait la description, qui illustre à quoi pouvaient ressembler les loisirs à cette époque :

"Le Comité Paroissial, sous la direction de son dévoué président, Georges Parent, a fait dimanche dernier son excursion annuelle, récompense bien méritée par son dévouement et accordée par M. le Curé qui apprécie fort leurs oeuvres. Avec la bienveillante permission des révérends Pères Saint-Vincent-de-Paul, une quarantaine d'hommes se dirigeaient, après une messe matinale, vers le château Notre-Dame des Bois.
Les chantres de la Chorale Notre-Dame de Grâce allaient les rejoindre après la grand'messe. Au dîner, pris sous 1es sapins odorants (...), Alphonse Pouliot et Moïse Fradet firent bien le service. Le repas champêtre à peine terminé, pendant que les uns partaient pour la pêche, d'autres en excursion, d'autres s'embarquaient en limousine pour le Lac Beauport; d'autres se rangeaient aux tables improvisées pour le jeu de cartes; le plus grand nombre, divisés en deux équipes, se préparaient à se livrer bataille à la balle au camp.

Les lanceurs Tibi et Fradet juraient de se disputer chaudement la partie, et chacun était sûr de l'emporter sur l'autre. Pendant les trois quarts de la joute, les chances furent égales des deux côtés; les joueurs et les lanceurs rivalisaient d'agileté et d'adresse. Enfin l'animation redouble, tandis que l'inquiétude se manifeste dans le club Fradet; ses balles deviennent fausses; ce lanceur qui se croyait invincible, faiblit, contrairement à Tibi qui semble redoubler de force, grâce à l'entraînement d'une marche de six milles prise involontairement pour se rendre au château. L'avantage passa du côté de ce dernier, c'était la victoire.

Résultat général: bonne humeur chez tous.
Pêche: une truite - capturée par M. Lefebvre.
Excursion: découverte de quelques glands.
Balle au camp: victoire des Tibi contre les Fradet.

Remerciements sincères à Messieurs Boivin, Gagnon, Blouin et à la Maison Légaré qui nous ont fourni gratuitement les voitures."

(La photo du Centre de plein air Le Saisonnier et Notre-Dame-des-Bois en est une actuelle. Pour la photo de Moïse Fradet, merci à sa famille.)
Michel.

mardi 7 septembre 2010

Titulaires de l'École Supérieure de NDG

Voici la liste des titulaires des classes de 10e (jusqu'en 1957-58), 11e et 12e, de l'École Supérieure de Notre-Dame-de-Grâce, dans les années disponibles déjà traitées, à quelques ans près.

Frère René (12e année, entre autres 1947-48)
Frère Gervais (12e année, entre autres 1947-48)
Frère Bénilde (entre autres 1947-52, 12e année en 1949-52)
Frère André (entre autres 1947-48)
Frère Arthur (entre autres 1947-48)
Frère Louis (Louis-Jacques Bellemare)(entre autres 1947-55, 12e année en 1952-55) photo du haut
Frère Patrice (Arthur Trottier) (entre autres 1947-56)
Frère Wilbrod (Rosaire Simard) 1948-50
Frère Barthélémy (Roger Lemay) 12e année, 1949-50
Frère Raoul (Oscar Cyr) 1949-64
Frère Gaston 1952-54
Frère Anselme 1952-53
Monsieur R. Turcot 1953-54
Bernard Lachance 1954-60
Frère Octave (Cyr) 1954-64
Frère Gustave 12e année, 1955-64 (photo du bas)
Frère Marc 1955-62
Lucien Plante 1960-61
Maurice Mercier 1951-62
Jean Blanchet 1961-62
Alexandre Prévost 1962-64
Denis Lemelin 1962-63
Jules-A. Morin 1962-63
Henri Morin 1963-64
Fidèle Lévesque 1963-64

N.B. Il y a eu des 8e et 9e années jusqu'en 1954-55, en plus du cours primaire comprenant la 1e année, (jusqu'en 1963-64), la 2e année (jusqu'en 1968-69) et la 3e année, etc..., la 7e année (jusqu'en 197???).

Michel.

lundi 30 août 2010

Les spécialistes scientifiques de l'École Supérieure

Un lecteur avait exprimé le souhait que les noms des professeur-e-s du Collège NDG soient suivis de la matière qu'ils/elles enseignaient. C'est une suggestion intéressante, surtout pour le niveau de l'École Supérieure puisque, dans les listes des enseignants déjà élaborées, il n'y a que les disciplines scientifiques pour lequelles la spécialité n'était pas indiquée.

À l'occasion de la rentrée des classes, voici l'énumération des noms des spécialistes pour les différents domaines, dans les années disponibles déjà traitées, à quelques ans près.

Sciences, en général :
Frère Léo (entre autres 1943-44)
Frère Hubert (entre autres 1947-48)
Frère Lucien (Paul-Émile Cormier) (entre autres 1947-48)
Frère Liguori (Paul Duchesne)(entre autres 1949-52)
Frère Gervais 1952-53
Frère Charles (Liboire Weaner) 1953-56
Léo Pelletier 1956-61
Pierre Mercier 1962-64
Charles-Édouard Pageau 1960-61
Léon Landry 1961-62
Monsieur C. Bernier 1961-62
Robert Blais 1961-63
Léon Ouellet 1963-64

Mathématiques :
John-J. Hodgson 1952-57
Maurice Mercier 1957-62

Biologie :
Rolland Dumais 1957-58 et et 1961-63

À venir, les titulaires de l'École Supérieure de Notre-Dame-de-Grâce (niveau secondaire).



Michel.
(pour consulter les listes plus complètes des enseignant-e-s du Couvent et du Collège, voir la table des matières)