Paroisse Notre-Dame-de-Grâce

Ce site est consacré à la paroisse Notre-Dame-de-Grâce,
qui a été créée en 1924 et
réintégrée à la paroisse-mère Saint-Sauveur en 1997,
dans la ville de Québec.




EXPOSITION PERMANENTE





Messages les plus récents

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Table des matières

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Historique de NDG en résumé

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Précisions

Les prêts qui me furent faits de nombreux documents me décidèrent à partager ces souvenirs avec la collectivité. Vos commentaires, souvenirs et suggestions sont les bienvenus, de même que vos corrections des erreurs ou omissions involontaires.

Notes :

Nous respectons le désir des individus de ne pas voir leur nom ou leur photo apparaître.

Pour lire les messages, toujours descendre après le "Hommage à Simonne Tardif (Dumont)".

La présentation est optimale en fonction de Windows XP, avec Firefox (Mozilla) comme navigateur et lorsque les fenêtres sont ouvertes à pleine largeur. À défaut de ces conditions, on risque de rencontrer des irrégularités.

On peut cliquer sur les photos pour les agrandir.

Les messages sont sujets à des mises à jour, sans autre avis.

Michel Gignac

Horaire de l'Exposition

À VISITER au
CENTRE COMMUNAUTAIRE ÉDOUARD-LAVERGNE,
390 Arago Ouest :

EXPOSITION permanente pour rappeler
la paroisse Notre-Dame-de-Grâce,
son curé fondateur et son église.

Elle peut être visitée surtout
le VENDREDI entre 9h et 21h,
le SAMEDI entre 9h et 15h,
(fermée le dimanche)

Pour ces jours et pour les AUTRES JOURS,
prière de s'entendre avec un préposé
(418-691-7190 ou 418-641-6252).

ENTRÉE GRATUITE

N.B. Liens vers les messages concernant l'Exposition :
inauguration
photos
crédits

Simonne Dumont (Tardif) 1920-2018

Simonne Dumont (Tardif) 1920-2018

Hommage à Simonne Tardif (Dumont), co-fondatrice du blogue et qui a écrit ce texte :

ÉLOGE DE L'ÉGLISE

Les cloches ont sonné pour la dernière fois dimanche le 29 juin 1997. Les portes de l'église Notre-Dame de Grâce dans Saint-Sauveur se sont fermées à jamais après une dernière messe solennelle dans l'église que remplissaient des résidents et d'anciens paroissiens heureux d'y revenir mais tristes de la voir fermer. La générosité de ces derniers avait permis de la conserver plusieurs années, permettant à la paroisse de célébrer son 70e anniversaire en 1994. Mais la baisse d'assistance aux offices avait fait diminuer les revenus, causant finalement la fermeture.

Depuis, des organismes ont essayé en vain de faire revivre ce temple merveilleux. Mais pendant ces années, la bâtisse s'est détériorée, ce qui fait que le Journal "Le Soleil" annonçait le 15 octobre 2008 : "L'église sera démolie d'ici Noël" pour faire place à des logements. Que de serrements de coeur pour ceux et celles qui y sont attachés !

Nous perdons donc définitivement notre belle église. Le curé-fondateur Édouard Lavergne en 1924 (voir photo), s'il voit son église débâtie, va certainement être très triste comme nous, les paroissiens. C'était un immeuble d'une grande qualité acoustique, classé édifice à "valeur patrimoniale élevée" par déclaration gouvernementale. Le glas a sonné mais je sais que toutes les personnes qui ont fréquenté ce temple en garderont de bons souvenirs.

L'église est maintenant démolie et, pour rappeler l'histoire de la paroisse, ce site "NDGquébec" se plaît à évoquer certains événements et certains aspects de la vie à NDG, à l'aide de photos, d'extraits de "La Bonne Nouvelle", le journal de la paroisse à ses débuts, etc. Les curés et vicaires dévoués, les constructeurs, les marguilliers, les bénévoles ne seront pas oubliés.

Simonne Dumont.
(Photo de l'église prise le jour de la fermeture.)

dimanche 30 décembre 2007

Bonne 400e année !

Déjà s’achève une première année de NDGquébec. Je tiens à remercier tous les gens qui ont manifesté de l’intérêt pour notre site, malgré le caractère très pointu du sujet.

En ce 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain, c’est un peu aussi la fête de notre petit coin de quartier. Alors joyeux anniversaire particulièrement aux résidents de Notre-Dame de Grâce ! Bonne année 2008 à tous les sympathisants de NDG, de l’intérieur comme de l’extérieur du territoire !

N.B. Carte de Québec dessinée par Samuel de Champlain en 1613. Merci au site :
http://collectionscanada.ca/explorateurs/jeunesse/
qui n'est plus disponible.

Michel.

Le premier Jour de l'an.

(Image : souhaits tirés de La Bonne Nouvelle du 3 janvier 1925)

Autant j'ai été surpris de savoir qu'il y avait eu pas moins de deux messes de minuit en même temps au Noël de 1924 à NDG, autant je suis étonné de lire dans la Bonne Nouvelle que la nouvelle année, 1925, commença par une ... messe de minuit. Mais il faut préciser que ce fut une faveur que l'évêque concéda à la paroisse Notre-Dame de Grâce.

Voici ce qu'écrivait (Bonne Nouvelle du 27 décembre 1924) le curé Lavergne au sujet de cette cérémonie du jeudi, 1er janvier 1925.

À cette messe, seuls les hommes et les jeunes gens seront admis. Ils devront présenter une carte qui leur sera distribuée dimanche. Le nombre de places dans notre chapelle étant limitée, il est nécessaire de nous protéger contre l'envahissement des étrangers. C'est pourquoi des cartes seront distribuées à tous ceux et celles qui remettent chaque semaine leur enveloppe de souscription. Suivant le désir de son excellence, les dames et les demoiselles n'étant pas admises, elles auront le droit de donner à qui elles voudront la carte qui leur sera remise.

La messe commencera un peu après minuit. Elle sera précédée d'une heure d'Adoration, en réparation des fautes commises pendant l'année, en action de grâce des bienfaits reçus, en supplication pour l'année qui commencera.

Hommes et jeunes gens, vous vous ferez un devoir de venir terminer l'année aux pieds du Sacré Coeur.

Probablement que pour cette fête de la Circoncision, les autres messes furent célébrées aux mêmes heures que celles du dimanche.

Michel.

dimanche 23 décembre 2007

Le premier Noël à NDG.



(Image : Poème trouvé dans "La Bonne Nouvelle" du 20 décembre 1924.)

Les premières messes de minuit à Notre-Dame de Grâce eurent lieu, en 1924, l'une à la chapelle au coût d'entrée de 35 cents, l'autre à la salle paroissiale pour 25 cents. Il est à noter que cette salle paroissiale, qui avait des entrées par les rues Colbert et de Mazenod, l'une des vastes pièces de la brasserie, en haut de l'emplacement de la future église, n'était pas encore complètement réaménagée.

À la salle paroissiale, le programme choral était assuré par le Cercle Dramatique (qui avait été fondé un peu auparavant). Albert Langlois accompagnait à l'harmonium les chants suivants :
- Minuit, Chrétiens, par Jos. Boutet (le directeur artistique);
- Nouvelle agréable par E. Couture ;
- Adeste fideles, par (Georges?) Parent ;
- Dans le silence de la nuit, par Jos. Cloutier ;
- Cher Enfant qui vient de naître, par Francis Boudreault (le président) ;
- Dans cette étable, par R. Audy ;
- Ça, Bergers et Le Fils du Roi de gloire, par J.-N. Parent, ce dernier cantique précédé par
- Il est né le divin enfant, à nouveau par E. Couture, et
- Les Anges dans nos campagnes, par (Émile?) Careau.

À la chapelle, le programme de chant de la chorale paroissiale fut dirigé par le maître de chapelle Jean-Pierre Robert et accompagné par l'organiste Mlle B. Lévesque. Il comprenait :
- évidemment le Minuit, Chrétiens, par Monsieur Robert lui-même ;
- une messe brève de Henri Nibelle ;
- la Messe des Anges, au Credo, et
- Adeste Fideles, par J.-W. Fradette, à l'Offertoire.

Il y eut ensuite la messe de l'aurore. Les chants furent constitués de Noëls harmonisés par Ernest Gagnon :
- Ça, Bergers, par Ernest Giroux ;
- Les Anges dans nos campagnes, par A. Ducasse ;
- Nouvelle agréable, par Wilfrid Drouin ;
- Dans cette étable, par Émile Joncas, et
- Cher Enfant qui viens de naître, par J.-W. Fradette.

Les messes du jour à la chapelle furent à des heures un peu différentes de celles des dimanches.

Dans l'après-midi, à 14 heures à la chapelle, il y eut une cérémonie pour les enfants, comprenant procession, bénédiction des enfants avec l'Enfant Jésus, le tout étant clôturé par un Salut au Saint Sacrement.

Le soir à 19 heures, au Salut des Vêpres, le chant comprit :
- Panis Angelicus, de Edward Julius Biedermann ;
- Resonet in lauditus, de Louis Bayer, et
- le plain-chant Tantum Ergo.

Pour utiliser une expression de Gérard Lefebvre, le premier Noël à NDG fut "à point" !

Joyeux Noël !

Michel.

mardi 18 décembre 2007

La première semaine à NDG se complète.

Les premières journées à NDG continuaient d'être intenses en offices religieux après la Toussaint du premier novembre 1924. À cause du dimanche qui tombait le 2 novembre, jour de commémoration des défunts, ce dernier était transféré au lundi le 3, où des activités furent tenues aux heures suivantes :
des messes basses commençant toutes les demi-heures entre 5 h 30 et 7 h 30 ;
le service solennel des défunts à 8 h. chanté par le curé Lavergne;
exercice de prières pour les morts réservé aux paroissiennes, à 15 h. ;
et installation d'un Chemin de Croix accessible aux assistants masculins seulement à cause de l'exiguïté du local, à 19 h.



Conséquemment, le dimanche 2 novembre, les cérémonies eurent lieu aux mêmes heures que lors de la Toussaint, et il en fut de même à tous les dimanches qui allaient suivre.

Le 3 novembre, il y eut aussi le PREMIER DÉCÈS : Eugénie Lacasse, épouse d'Alfred Martin cordonnier, de la rue Franklin. Ceci donna lieu au PREMIER SERVICE dans la paroisse. Un autre décès fut celui de Joseph Garneau à 47 ans le 4 novembre, époux de Laetitia Dubois ; la sépulture eut lieu à l'église Saint-Sauveur. De plus, chaque soir du mois des morts (novembre) se tenait à 19 h une instruction avec récitation du chapelet et chant du Libera.

Les jours ordinaires de semaine, il y avait messes à 5 h 30 et à 7 h. En cette première semaine, mardi le 4 novembre à 7 h., une grand'-messe pour les défunts de la paroisse était initiée par les garçons de la première classe de l'école de l'Immaculée-Conception.

Il y avait des confessions tous les jours, le dimanche excepté. Les PREMIÈRES CONFESSIONS furent entendues le vendredi 30 octobre, de 3 h. à 5 h., la veille de la Toussaint, ce qui constitua en réalité la PREMIÈRE activité religieuse à la chapelle de la paroisse.


Le vendredi 7 décembre était bien sûr le PREMIER "premier vendredi du mois" qui complétait la première semaine de Notre-Dame de Grâce. En plus des deux messes, la communion était distribuée toutes les demi-heures de 5 h. à 8 h. En après-midi et en soirée, il y avait des heures d'adoration du Saint Sacrement, successivement réservées aux dames et demoiselles, aux enfants, aux ouvriers et finalement aux autres personnes n'ayant pu participer plus tôt à l'Exposition.

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Les principales "confréries" féminines de la paroisse s'étaient constituées aussi au début de novembre. À une réunion du dimanche le 2, l'organisation des Dames de la Sainte Famille fut établie :

présidente : Mme Arthur Paquet (
souvent les épouses prenaient aussi le prénom de leur mari à cette époque)(elle était vice-présidente à l'époque de Saint-Sauveur) ;
vice-présidente : Mme Wilfrid Charest ;
trésorière : Mme A. Pichette, assistée de Mme Aurèle Bouchard ;
maîtresse des approbanistes : Mme Jos. Beaupré ;
conseillères : Mmes Gaudias Lachance, Pierre Royer, Amédée Lapointe, Prudent Leclerc, Arthur Pageau, Georges Richard ;
chargées des quêtes : quatre dames dont on ne connaît que le nom de famille.

La même journée se tenait la PREMIÈRE réunion des femmes célibataires des Enfants de Marie. Les élections donnèrent comme résultats, parmi un très grand nombre de postes :
présidente : Mlle Georgianna Audibert ;
vice-présidentes : Anna Grenier et Anna Normand ;
secrétaire : Yvonne Lippé, assistée de Mlle Charest ;
maîtresses des approbanistes : Zérilda Plante et Marie-Anna Gagnon ;
sacristines : Antonia Gignac et Bertha Audy ;
six conseillères pour six "quartiers" ;
quatre aumônières ;
quatre gardiennes des présences ;

Pour le choeur de chant, Émilia Blouin fut nommée directrice des 18 autres membres.

Nous reviendrons plus tard à ce premier mois de novembre. Mais, les circonstances obligeant, le prochain message sera consacré au PREMIER Noël !

Michel.

lundi 10 décembre 2007

La première journée d'activités religieuses, le premier novembre 1924.


Dans les premiers jours de novembre 1924, Notre-Dame de Grâce vécut ses premiers offices paroissiaux. Dès le premier novembre, un samedi, les messes de la fête de la Toussaint furent célébrées dans la grande salle de l'école de l'Immaculée-Conception, au 100 Signaï (numéro de l'époque), coin Franklin. En vertu d'une entente avec la Commission scolaire catholique, les cérémonies allaient y avoir lieu, jusqu'à la construction de la nouvelle église, moyennant un loyer de 300$ par année et les dépenses d'électricité et d'assurances. Cette chapelle pouvait asseoir 450 personnes et elle comportait trois autels et trois confessionnaux.

Les messes de cette journée furent présidées aux heures suivantes :
5 h 30, par le curé Lavergne ;
6 h 45, par le vicaire Jules Lockwell (messe des Congréganistes, incluant l'office de la sainte Vierge) ;
8 h, par le vicaire dominical G. Montminy, professeur au collège de Lévis (messe réservée uniquement aux enfants) ;
9 h, par l'abbé Martin du diocèse de Saint-Hyacinthe (messe basse avec chant) ;
10 h 30, la grand'messe, par l'abbé G. Deschênes, professeur de philosophie à l'Université Laval et né sur le territoire de la paroisse, assisté des abbés Montminy et Lockwell, diacre et sous-diacre.

Les sermons fut prononcés par le curé Lavergne. Le Choeur Saint-Louis de Saint-Sauveur, sous la direction de M. Pierre Robert, le maître de chapelle de NDG, exécuta entre autres la messe de Pietro A. Yon. Les quêtes rapportèrent un total de 150$ à la nouvelle Fabrique.

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La veille, soit le 30 octobre, se tint la première réunion de la Congrégation des hommes (et des jeunes gens), à la Chapelle à 7 h 30 PM. Pour permettre de ramener dans nos mémoires quelques-uns des premiers résidents de la paroisse, énumérons les officiers qui ont été élus, temporairement en attendant les élections régulières :

Préfet : Amédée? Lapointe ;
1er assistant : Alphonse Paquet ;
2e assistant : Joseph Robitaille ;
1er lecteur : Raoul Matte ;
2e lecteur :Ernest Giroux ;
servants de messe : Georges? Parent et Antoine Larose ;
secrétaire : Oscar Gagnon ;
trésorier : Joseph Lapointe
portiers : Jean Genois, Alfred Prévost, Albert Maheux et L. Rodrigue ;
chargé des quêtes : Raoul Matte.

Ils étaient en fonction dès leur messe de la Toussaint.

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Ce premier jour de la paroisse avait lieu aussi le premier baptême. M. Lauréat Leclerc faisait baptiser son fils. Par délicatesse pour le curé et le vicaire, on donna à l'enfant les prénoms de Jules-Édouard. Ce premier acte officiel fut signé par l'abbé Lockwell. Les parrain et marraine furent M. et Mme Joseph Verret.

Les premières Vêpres solennelles furent chantées aussi le jour de la Toussaint, à 7 heures PM. Le vicaire Jules Lockwell en était le célébrant. La bénédiction du Saint Sacrement termina cette première journée très remplie en cérémonies.

Michel.

mercredi 5 décembre 2007

La naissance de Notre-Dame de Grâce.

Effectuons un retour à l'historique de NDG. Denyse Légaré, dans un
enregistrement vidéo d'une exposition, nous avait amenés jusqu'aux
préparatifs de la construction de l'église en 1925. Nous allons
reculer quelque peu pour traiter de la naissance de la paroisse en
1924.

J'essaierai de suivre, semaine après semaine ou mois après mois, les
événements et le mode de vie à NDG, surtout à l'aide de la Bonne
Nouvelle, hebdomadaire publié à l'époque, jouant le rôle d'un feuillet
paroissial. Il est vrai qu'il aurait été préférable d'effectuer en
2004 cette couverture de l'historique à partir de 1924, de façon à
relater des faits qui en étaient à leur 80e anniversaire. Mais comme
notre site n'existait pas, il faudra maintenant se contenter d'un 83e
anniversaire !

L'acte de naissance de Notre-Dame de Grâce est daté du 9 octobre 1924.
Il s'agit du décret d'érection, portant la signature du Cardinal Bégin, Archevêque de Québec de l'époque. Le Numéro 1 du Volume 1 de la Bonne Nouvelle (celui du 26 octobre) transcrivait intégralement ce document. C'est un peu long mais je pense qu'il vaut la peine, par souci d'exhaustivité, de le reproduire ici (avec de légères modifications de présentation).

"Louis-Nazaire Bégin, Cardinal-prêtre de la S. E. R., Du titre de
Saint-Vital, Par la grâce de Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque
de Québec.

À tous ceux qui les présentes verront, savoir faisons que :

1o Attendu que, en vertu de notre charge pastorale, nous sommes tenu
de pourvoir le plus efficacement possible au bien spirituel des
fidèles commis à notre garde ;

2o Attendu que la paroisse de Saint-Sauveur compte encore, bien
qu'elle n'ait déjà deux fois été démembrée, une population de seize
mille fidèles ; que l'église est devenue insuffisante ; que les
révérends Pères Oblats de Marie Immaculée, qui en sont chargés, ne
peuvent plus, malgré leur zèle et leur dévouement, la desservir aussi
efficacement qu'ils le voudraient ;

3o Attendu que, pour ces raisons, le révérend Père Magnan, curé de
cette paroisse, s'est vu dans la nécessité de nous prier, par requête
du 21 juin dernier, et avec le consentement des conseils provincial et
local de sa congrégation, de confier à un autre pasteur une portion du
troupeau dont il a présentement la garde ;

4o Attendu que nous avons été informé qu'un grand nombre de fidèles
habitant la partie sud de la paroisse Saint-Sauveur, estiment
nécessaire la fondation d'une nouvelle paroisse dans cette partie de
la ville, et qu'ils désirent même cette fondation dans l'intérêt de
leurs âmes ;

5o Attendu que, par lettre en date du quatrième jour d'octobre
courant, le révérend Père Magnan nous a fait connaître le territoire
dont sa congrégation veut bien se départir;


En conséquence, après avoir mûrement considéré toutes choses et avoir
pris l'avis du Chapitre, nous avons détaché et nous détachons, par les
présentes, de la paroisse de Saint-Sauveur, et nous avons érigé et
nous érigeons, par les présentes, en titre de cure et paroisse
canonique amovible sous l'invocation de Notre-Dame de Grâce, dont la
fête se célèbre le 9 juin, la partie de la paroisse de Saint-Sauveur
qui se trouve bornée comme suit, savoir : par le Boulevard Langelier,
depuis le cap jusqu'à la rue Demers ; par la rue Demers ; par la rue
Hermine jusqu'à la rue Signaï ; par la rue Signaï jusqu'à la rue
Colomb ; par la rue Colomb jusqu'à la rue Bayard ; par la rue Bayard
jusqu'au cap ; par le cap jusqu'au Boulevard Langelier, la ligne de
délimitation passant au milieu des rues susmentionnées.

Pour être la dite cure et paroisse de Notre-Dame de Grâce entièrement
sous notre juridiction spirituelle, à la charge par les curés ou
desservants qui y seront établis par nous ou par nos successeurs, de
se conformer en tout aux règles de discipline ecclésiastique établies
par, (NDB: le mot précédent semble de trop, par erreur) dans ce
diocèse, spécialement d'administrer les sacrements, la parole de Dieu
et les autres secours de la religion aux fidèles de ladite paroisse,
enjoignant à ceux-ci de payer les redevances ou oblaîons d'usage et de
leur porter respect et obéissance dans toutes les choses qui
appartiennent à la religion et qui intéressent leur salut éternel.

Sera notre présent décret lu et publié au prône dans la paroisse de
Saint-Sauveur, les deux premiers dimanches après sa réception, ainsi
que dans celle de Notre-Dame de Grâce le premier dimanche où s'y fera
l'office divin, et le dimanche suivant.

Donné à Québec, sous notre seign, le sceau du diocèse et le contre-
seign de notre secrétaire, le neuvième jour d'octobre 1924.

L.-N. card. Bégin, Arch. de Québec,
Par mandement de Son Éminence Jules Laberge, ptre, Secr."

À venir, le début de novembre 1924.
Michel.

mardi 27 novembre 2007

Danse à la salle du Collège il y a 40 ans


Dernier volet sur les loisirs de Notre-Dame de Grâce en 1967. Voici le contenu d'un message, distribué avec le feuillet paroissial, qui informait sur la tenue d'une soirée de danse.


"Dimanche 5 février 1967

Chers co-paroissiens,

La Corporation des Loisirs de votre paroisse est heureuse de vous annoncer une autre de ses activités.

Samedi, le 11 février à 8.30 P.M., à la salle du Collège, 390 Arago, il y aura danse avec les Wostocks.

Tous les jeunes, garçons et filles âgés de 16 ans et plus, y sont invités.

Les garçons devront porter le veston et une chemise.

Les jeunes filles devront porter soit une robe soit une jupe et une chemise.

Nous assurons tous les parents qu'il y aura de la surveillance sérieuse et s'il leur plaît de venir contrôler, ils sont les bienvenus.

Nous invitons instamment tous les parents à venir encourager leur ou leurs enfants (garçons ou filles) aux joutes de hockey, ballon-balai ou de patinage.

Nous félicitons les parents qui ont bien voulu consentir à ce que leur garçon soit examiné par le médecin.

L'examen médical pour les jeunes filles de moins de 10 ans est commencé d'hier, samedi, et se continuera les samedis suivants pour les autres.

Dans un prochain message, nous vous donnerons d'autres nouvelles.

LA CORPORATION DES LOISIRS N.-DAME DE GRÂCE.

Jean-Paul Drolet, président."


À suivre en 2008 pour quelques souvenirs des loisirs de 1968.
Photo: groupe inconnu.

Michel.

mardi 20 novembre 2007

Des activités des Loisirs exemplaires en 1967

Outre la visite gratuite à Expo '67, voici d'autres activités organisées par la Corporation des Loisirs de Notre-Dame de Grâce, telles que décrites dans la page du quotidien l'Action, pour plus de 600 jeunes (enfants et adolescents).

Depuis plusieurs années la Fabrique de la paroisse fournissait un terrain au coin des rues Arago et Colbert. En 1967, la ville de Québec donna en surplus la permission d'utiliser les cours des écoles de garçons et de filles et fournit (avec contribution financière de NDG) les services de cinq moniteurs. De plus les jeunes ont pu utiliser la piscine du Palais Montcalm une heure par jour, étant transportés par trois autobus. Il en fut de même pour le Parc Victoria afin de jouer à la balle-molle.
Les cinq moniteurs, soit Jacques Audy, coordonnateur, Pierre Paulin, Paul Lessard, Lucie Baillargeon et Claudette Samson, furent assistés d'une quinzaine de moniteurs bénévoles. Ils purent accueillir régulièrement plus de 175 jeunes dans le jour et environ 125 adolescents le soir.

Cette collaboration avait été amorcée au cours de l'hiver alors que la patinoire de l'aréna municipal avait été prêtée pendant 36 heures , de même que cinq autres patinoires à ciel ouvert, ce qui avait amusé de 400 à 500 jeunes.

La Commission scolaire rendit aussi disponibles les locaux et l'équipement pour des activités d'intérieur, dont la grande salle du collège pour la gymnastique et, pendant l'hiver, des soirées de danse.

La Fabrique de la paroisse offrit gratuitement aussi la salle paroissiale et le "message" des loisirs accompagnant le feuillet paroissial.

De plus, trois médecins et plusieurs infirmières, de même que divers spécialistes, ont fait subir un examen médical à plus de 300 enfants qui étaient intéressés, ceci sous la direction du Dr Charles Plamondon de l'hôpital de l'Enfant-Jésus. Décelant des carences vitaminiques chez plusieurs jeunes, la Corporation distribua plus de 6000 demiards de lait pendant la saison des terrains de jeux.

Du côté des projets, la Corporation, qui comportaient 600 membres en règle, demandait que la Commission scolaire construise un gymnase dans une des deux écoles de la paroisse. Elle axait son action future sur l'organisation de ballon-volant et de gouret de salon, qui s'ajouteraient au hockey. De plus elle voulait participer à l'Opération Départ : déjà en septembre, une classe de 25 adultes serait mise sur pied dans la paroisse pour permettre le recyclage au niveau du cours primaire. Des cours de danse, de personnalité, d'hygiène et de catéchèse seraient mis sur pied.

En conclusion, l'échevin Gérard Moisan déclarait, lors de la cérémonie de clôture de la saison de terrains de jeux, que Notre-Dame de Grâce s'était montrée de l'avant comme aucune autre paroisse de la ville pour l'organisation de loisirs, qui permirent de réduire la délinquance juvénile.

Michel.
(photo prise par Marcel Laforce lors de la cérémonie de clôture).

samedi 10 novembre 2007

Démolition de l'église.

Cette mauvaise nouvelle allait survenir tôt ou tard. Le site Québec Urbain (http://www.quebecurbain.qc.ca) attirait l'attention cette semaine sur un article de Régys Caron dans le quotidien "Média Matin Québec" (http://www.mediamatinquebec.com/?section=Accueil&id=4357) de jeudi, qui n'est plus disponible :

"MÊME LES PRIÈRES N'ONT PU SAUVER L'ÉGLISE NOTRE-DAME DE GRÂCE

L’église Notre-Dame de Grâce n’échappera pas au pic des démolisseurs malgré sa grande valeur patrimoniale. Un projet de recyclage lancé en 2004 avait échoué en raison de l'augmentation des coûts.

Classée bâtiment patrimonial, l’église Notre-Dame de Grâce sera démolie au printemps 2008 pour faire place à la construction de quatre édifices à logements coopératifs.

Située au coeur du quartier Saint-Sauveur, l’église Notre-Dame de Grâce est venue bien près d’échapper au pic des démolisseurs. En 2004, un organisme à but non lucratif, appelé La Nef, avait obtenu une subvention de 3 millions de dollars du ministère de la Culture, ainsi qu’une participation financière de la Ville de Québec pour transformer l’ancien lieu de culte en salle multidisciplinaire où on devait notamment produire des spectacles.

Le projet a avorté en raison de l’augmentation des coûts causée par l’état dégradé de la structure du bâtiment, sis à l’angle des rues Arago et Colbert. «Bien que l’église Notre-Dame de Grâce soit considérée comme église à grande valeur patrimoniale, aucun projet de recyclage n’a pu voir le jour depuis 1996», signale le service d’aménagement du territoire de la Ville dans un mémoire remis au conseil.

La Ville de Québec et le gouvernement du Québec avaient conclu une entente afin de préserver le patrimoine religieux de la démolition. La stratégie n’a pas fonctionné dans Saint-Sauveur.

Le conseil de ville et le conseil d’agglomération ont adopté en début de semaine le règlement de zonage permettant la construction de quatre bâtiments qui offriront 46 nouveaux logements par l’entremise des coopératives d’habitation La Baraque et L’Étale. Les investissements totaliseront 7 millions de dollars et les logements y seront offerts à des prix réduits de 5 % à 8 % par rapport au marché privé, prévoit Alain Marcoux, coordonnateur au groupe Sosaco, de la Fédération des coopératives d’habitation de la région de Québec.

Les appels d’offres pour la démolition de l’église seront lancés en janvier et la démolition pourra débuter au printemps. Il faudra d’abord extraire du bâtiment les matériaux fabriqués avec des composés d’amiante avant de le démolir. La construction des futurs édifices à logements débutera en juin, prévoit M. Marcoux, et ils seront livrés quelque part en novembre 2008.

La Société d’habitation du Québec et la Ville de Québec verseront des subventions couvrant 65 % des coûts de construction. Le solde sera financé par des emprunts hypothécaires contractés par les deux coopératives. La moitié des 46 logements seront offerts à des ménages dont le revenu annuel est en deçà de 22 000 $. Ils ne paieront pas plus de 25 % de leur revenu pour leur loyer. Le solde sera couvert par le programme Supplément au loyer, financé à 90 % par la SHQ et à 10 % par la Ville de Québec."

Quel dommage que notre église, à valeur patrimoniale élevée et qui avait de si nombreuses caractéristiques uniques, subisse un tel sort...

(Merci aux médias à la source de cette information).

Michel.

mardi 6 novembre 2007

La clôture de la saison du terrain de jeux en 1967.

Poursuivant le retour 40 ans en arrière amorcé la semaine dernière, je précise que la page spéciale avait été publiée par l'Action à l'occasion de la clôture particulièrement réussie de la saison de l'O.T.J. (Organisation des terrains de jeux) de Notre-Dame de Grâce, le 31 août 1967. Plusieurs centaines de paroissiens, jeunes (voir la photo) et moins jeunes, étaient présents, de même que des représentants des principaux organismes qui avaient participé au succès de cette saison de loisirs.

Il est intéressant de faire la nomenclature de quelques-uns de ces invités, ce qui permet de rappeler certains noms :

M. Jean-Paul Drolet, président,
M. Paul-Émile Fournier, vice-président, et
M. Vincent Lachance, sécrétaire de la Corporation des loisirs de NDG ;
M. Yves Bélanger, directeur du Service des loisirs et des parcs de la ville de Québec,
M. Raymond Desrochers (ou Desroches), directeur de l'éducation physique à la Commission scolaire de Québec (CECQ),
M. Gilbert Hamel, animateur des loisirs pour le District,
M. Gérard Moisan, conseiller municipal à Québec, et bien sûr
M. l'abbé Gérard Lefebvre, curé.

Le maire de la ville, M. Gilles Lamontagne, avait fait une courte apparition au début de la célébration. Il avait voulu féliciter particulièrement les parents de la paroisse pour le travail accompli.

L'assistance avait pu assister successivement à une partie d'étoiles de ballon-volant, à une séance de gymnastique et à une danse folklorique. Il y avait eu aussi diverses remises de prix.

À suivre.

Michel.

lundi 29 octobre 2007

Voyage gratuit à Expo ’67.



Comme on rappelle ces temps-ci la fermeture d’Expo ’67 il y a 40 ans, soit le dimanche 29 octobre 1967, après 50 millions de visites, j’ai pensé faire le lien avec une information que le quotidien L’Action rapportait dans une page (non signée) spécialement consacrée aux loisirs à Notre-Dame de Grâce. Dans son édition du premier septembre 1967, on écrivait : « Pour faire suite à une demande de Son Excellence le Cardinal Roy, souhaitant que tous les enfants puissent voir l’Expo, la Corporation des Loisirs de Notre-Dame de Grâce, en collaboration avec le curé de la paroisse, a mis sur pied une organisation qui a permis à tous les enfants disponibles de se rendre à Montréal. Il s’est agi là d’une initiative de près de $3,500.00, financée par diverses contributions populaires recueillies ces dernières années par les Loisirs Notre-Dame de Grâce Inc. ». On précisait que « 404 de ces jeunes et une cinquantaine d’adultes ont pu visiter l’Expo de Montréal. »

Je reviendrai de temps à autre sur cette page, qui portait comme titre général « Collaboration au niveau des loisirs à Notre-Dame de Grâce » et comme sous-titre « Quand la ténacité aboutit à un déblocage ». Le bilan qu’on en faisait était très impressionnant. La paroisse faisait partie de l’aire no.1 de Québec, aire prioritaire dans le réaménagement municipal, après l’aire no.3 (la cité parlementaire) et l’aire no.10 (le quartier Saint-Roch, principalement les commerces). Depuis l’hiver précédent, on assistait à un véritable déblocage pour ce qui est de la question des loisirs.

(photo du pavillon de l'Allemagne : tirée de mes souvenirs personnels, prise lors de mon voyage (non gratuit ! ) à Expo ’67 organisé par l’école secondaire Cardinal-Roy)

Michel.

mardi 23 octobre 2007

Légers crochets des rues croisant aussi Bayard.

Le phénomène de légers crochets des rues rencontrant Signaï, que l’on avait attribué à la présence puis à la disparition de la gigantesque corderie de chanvre, se répète pour la rue Bayard aussi. C’est particulièrement visible pour les rues Franklin, Châteauguay et Christophe-Colomb. En descendant la rue Bayard, j’ai même remarqué que Châteauguay change l'angle de sa direction en franchissant Bayard ! Ce n’est peut-être pas dû à la présence passée d’un bâtiment analogue à la corderie. Je soupçonne que l’explication pourrait être le fait que, comme on l’a vu, la rue Bayard avait constitué la ligne de séparation entre le domaine de Bas-Bijou (ou de Boisseauville) et la propriété de l’Hôtel-Dieu. Le développement des rues s’était peut-être faite légèrement différemment de chaque côté de Bayard et lorsqu’elles s’étaient finalement rejointes, elles n’étaient pas complètement dans le prolongement l’une de l’autre.

J’ai trouvé cette ressemblance entre Bayard et la bande Signaï-de Mazenod intéressante car elle s’accompagne d’une autre caractéristique commune : Bayard et de Mazenod (Sauvageau) étaient toutes deux de rares voies praticables du temps du domaine de Bas-Bijou. J’ajouterais que toutes les deux aussi se sont prolongées vers le sud pour servir d’accès à la Haute-ville. Au bout de Bayard on commence à gravir la côte Aqueduc (ou Sherbrooke) ; au bout de de Mazenod il y avait la côte Sauvageau et il y a maintenant la promenade Sauvageau. Et les deux côtes convergent au même endroit, pour conduire au Chemin Sainte-Foy. En somme, les rues avec leurs côtes suivent un parcours vaguement symétrique, un peu comme celle d’une ancienne bouteille ! Cette vieille photo de Philippe Gingras (que le site Ludovica indiqué dans les liens a trouvé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec) de la côte de l’Aqueduc peut permettre de visualiser cette symétrie par rapport à la côte Sauvageau (voir la photo du message du 7 octobre).

Michel.

lundi 15 octobre 2007

La corderie de chanvre.

En consultant la pancarte d’informations qui se tient à proximité de la grotte Notre-Dame de Lourdes, j’ai eu un second choc. On y voit un volet concernant une corderie de chanvre qui se trouvait, dans les années 1800, en majeure partie sur le territoire de Notre-Dame de Grâce. Je reproduis ici la magnifique photo qui montre cette fabrique de cordage invraisemblablement étendue (crédit de la photo : Jules-Ernest Livernois).

Le panneau précise que cette manufacture était située dans la bande comprise entre les rues de Mazenod et Signaï et commençait à la rue Arago pour se rendre aussi loin que la rue Bagot ! Cette « imposante fabrique de cordages a constitué un moteur pour le développement urbain dans le secteur près de la falaise et ses environs (et) embauchait plusieurs ouvriers. (…) Les piétons qui voulaient traverser de part et d'autre le long bâtiment devaient emprunter un escalier qui enjambait la corderie sur le toit », quelque part à la hauteur de la rue Hermine ou Christophe-Colomb.

Si comme moi vous vous êtes toujours étonné des crochets que les rues Franklin, Châteauguay et Christophe-Colomb effectuent afin de rejoindre le boulevard Langelier, la présence de cette corderie en est peut-être l’explication. Ces rues avaient été construites différemment de chaque côté de la manufacture. Alors quand cette dernière disparut lors de l’incendie du 14 octobre 1866 dans le quartier, les deux sections des rues ne se seraient pas rejointes parfaitement si on les avait prolongées vers l’est en conservant la même direction. Je suis peut-être dans l’erreur mais j’imagine que ceci est à peu près la raison du parcours courbé des rues près de Langelier.

Il m’aura fallu plus de cinquante ans de résidence dans le quartier pour apprendre l’existence passée de cette bâtisse!

Michel.

dimanche 7 octobre 2007

La grotte, redevenue un lieu de jonction

Quarante ans après les événements d'allure étrange qui étaient survenus à la grotte Notre-Dame de Lourdes en 1967, je suis retourné cet automne sur ces lieux pour la première fois. Je ne m'attendais pas à ce choc. Quel bon travail de réaménagement a été effectué dans ce secteur de la paroisse ! Ce n'est plus ce cul-de-sac qu'il était devenu pour les passants, mais c'est à nouveau un lieu de jonction, et plus que jamais même. Après m'être approché du mythique rocher dans la falaise, dont le nom rend hommage à la célèbre ville de pèlerinage en France (Lourdes), et des deux autres monuments qui constituent toujours les pôles d'attraction de cet espace, j'ai pris conscience en descendant un peu que des gens arrivaient de l'ouest.

C'était donc cela, cette promenade dans le coteau Sainte-Geneviève donc on avait parlé et qui achevait sa descente tout près de la grotte. J'aperçus aussi un panneau documentaire qui renseigne sur le quartier Saint-Sauveur. On y parle justement de ce chemin dans le " cap " qui suit approximativement le même parcours que la célèbre côte Sauvageau. On se souvient que cette dernière constituait le seul lien entre Saint-Sauveur et la haute-ville à une certaine époque. J'imagine qu'en descendant à partir du Chemin Sainte-Foy, la côte Sauvageau bifurquait vers l'est contrairement à la côte Aqueduc ou Sherbrooke, construite plus tard, qui fait un crochet vers l'ouest. J'étais donc à l'un des endroits de la ville les plus fréquentés auparavant, par tous les citoyens de la basse-ville qui avaient à se rendre à la haute-ville et inversement. Le territoire où se trouve Notre-Dame de Grâce comportait donc cette rue (de Mazenod aujourd'hui) et cette côte (Sauvageau) qui étaient un lieu de passage si important.

Avec un peu d'imagination, on entend peut-être encore les pas de tous ces gens et ces animaux des siècles passés, tels ceux des personnages de la nouvelle écrite en 1885 par Joseph Marmette, " Le dernier boulet ", qui montent vers le champ de la dernière bataille de 1760 concrétisant la victoire des Anglais sur les Français. Ce texte peut être lu sur le site de La Bibliothèque électronique du Québec, dans le recueil " Contes et nouvelles du Québec, Tome 1 " : http://jydupuis.apinc.org/pdf/Contes-Quebec-1.pdf
On peut imaginer être encore partiellement témoin de scènes de la vie quotidienne ou de nombreux autres faits historiques survenus en Nouvelle-France, au Bas-Canada ou au Québec.

De retour à la réalité, je terminais mon tour par une nouvelle sortie de ce " sanctuaire " Notre-Dame de Lourdes vers l'est. Passant derrière l'église Notre-Dame de Grâce, elle rejoint le haut de la rue Colbert et donc le pied de l'escalier du même nom, cet autre moyen d'accès à la haute-ville qui n'existait pas à l'époque. Bien plus, toujours un peu plus vers l'est, on atteint le boulevard Langelier, lequel a son prolongement dans la côte Salaberry, devenue l'une des voies essentielles d'ascension vers la haute-ville.

Vous devinez que j'incite tout le monde à visiter ce coin !

Michel.

Pour les photos des monuments, merci à Mario Harton du site Québec vu du sol, et à l'hebdo Québec Express. Mario Harton exposait d'autres photos de la grotte à l'adresse :
http://quebecvudusol.allmyblog.com/index.php?hist=1&date_art=27-06-2007 qui n'existe plus.

La photo du futur site de l'église en 1924 ou 1925 montre
en même temps la côte Sauvageau qui monte à droite.

dimanche 30 septembre 2007

Histoire de Notre-Dame de Grâce, partie 3 : vers la construction de l'église.

Voici la dernière section de l'exposé de Denyse Légaré, qui avait expliqué auparavant comment le quartier Saint-Sauveur s'était développé pour en arriver à devoir morceler son territoire en paroisses. J'omets quelques phrases qui portaient surtout sur l'église une fois construite. Nous en parlerons sûrement lorsque nous atteindrons l'année 1926.
" Les premières discussions en vue de créer Notre-Dame de Grâce remontent en 1918, peu après le détachement de Sacré-Cœur de Jésus. On songe d'abord à la possibilité d'utiliser la chapelle Notre-Dame de Lourdes pour la nouvelle paroisse. Il n'y a pas d'espace vacant assez vaste pour construire un nouveau temple dans ce quartier presque totalement occupé par des maisons d'ouvriers et quelques marchands. C'était déjà aussi plein que ça l'est aujourd'hui ; il y avait des maisons partout. On n'avait pas vraiment d'espace sans sacrifier quelques maisons. L'archevêché trouve une solution et se porte acquéreur de l'unique grand terrain disponible dans ce parcellaire serré d'habitations. Symboliquement il achète la brasserie Fox Head, propriété de la National Breweries. (NDB : voir les deux messages de juin 2007.) Quelques bâtiments de la brasserie seront d'ailleurs récupérés par la paroisse pour servir de salle paroissiale et de théâtre. Certains d'entre vous doivent se souvenir du théâtre de Fred Ratté.
Le curé fondateur est Édouard-Valmore Lavergne. La paroisse lors de sa fondation (NDB : en 1924) rassemble 730 familles et quelque 4000 âmes. Ses limites sont le boulevard Langelier, les rues Demers, Hermine, Signaï, Colomb, Bayard, jusqu'au cap. Elle est placée sous la protection de Notre-Dame de Grâce en hommage aux pères oblats de Marie Immaculée desservant la paroisse-mère depuis sa fondation. La première messe est célébrée dans le soubassement de l'école de l'Immaculée-Conception, en attendant la construction de l'église.
De façon peu courante, la fabrique s'adresse, non pas à des professionnels du milieu, mais à des critiques en matière d'architecture religieuse contemporaine pour la construction de l'église. Le curé Lavergne, l'abbé Jean-Thomas Nadeau et le notaire Gérard Morisset oeuvraient ensemble au journal de l'Action catholique. Les deux prêtres étaient rédacteurs du journal, et Morisset publiait divers textes et dessins. Leurs plumes étaient virulentes, le curé Lavergne contre les multiples menaces de la vie urbaine, Morisset sur la tendance archéologique des architectes de l'époque qui, à son avis, copiaient les styles du passé.
L'abbé Nadeau et le notaire Morisset avaient travaillé ensemble à des églises temporaires, celles de Saint-Sacrement et Saint-Pascal-Baylon, Saint-Pascal de Maizerets aujourd'hui, qui ont été remplacées. C'était courant à l'époque de construire une église temporaire dans l'attente de budgets un petit peu plus importants pour construire une belle et grande église. Ce fut le cas dans d'autres paroisses, il y a eu Saint-Joseph, la paroisse Saint-Fidèle à Limoilou, la paroisse Saint-Dominique, la paroisse St.Patrick aussi, qui avait son église sur la Grande-Allée qui est détruite maintenant. À titre d'église temporaire, on construisait parfois un soubassement; simplement on se contentait de faire un premier étage de l'église et on allait construire par-dessus une église permanente. L'autre possibilité, c'était de construire une petite église assez modeste qui allait servir de salle paroissiale quand on aurait construit la plus grande église.
À Notre-Dame de Grâce, on souhaitait une solution définitive et immédiate. On voulait terminer l'église en un seul chantier. Pour l'abbé Nadeau et Gérard Morisset, l'occasion était unique. Il leur était en fait proposé de mettre en pratique et de formuler en un temple les théories qu'ils défendaient depuis plusieurs années. L'entreprise ne manquait pas de difficultés. Ils disposaient d'un terrain long et étroit, dominé par la falaise, inscrit dans une trame urbaine serrée, marqué par une forte dénivellation. La solution se devait d'être efficace et peu coûteuse pour ne pas imposer une dette trop lourde à la population ouvrière. Ce souci d'efficacité et d'économie des coûts a favorisé le recours à des solutions nouvelles et ingénieuses. Il fut par exemple proposé d'aménager le logement des prêtres sous l'église plutôt que de construire un presbytère détaché. L'église s'élève ainsi sur un soubassement imposant dans lequel il était également prévu d'installer des organismes communautaires comme la Caisse populaire et la Conférence Saint-Vincent de Paul. Un bâtiment existant est réaménagé en salle paroissiale, l'étage devant servir de cuisine, réfectoire et chambre pour le personnel féminin.
Morisset livre une œuvre complète à Notre-Dame de Grâce ; il dessine le maître-autel et le mobilier, les verrières et tous les ornements. Le 5 février 1925, Nadeau et Morisset déposent les plans devant les marguilliers de la paroisse. Ils sont publiés dans l'Action catholique : ils ont de bons contacts avec le journal. La bénédiction de la pierre angulaire a lieu le 21 juin. À ce moment, on s'affaire à creuser les fondations et on est en train de démolir la brasserie. Les travaux sont exécutés par des ouvriers membres des Syndicats catholiques.
Même fermée au culte, l'église Notre-Dame de Grâce demeure importante pour ses anciens paroissiens qui ont rejoint Saint-Sauveur, la paroisse fondatrice, et pour tous ceux qui s'intéressent à la conservation du patrimoine architectural et historique. Pour les fervents de l'architecture, Notre-Dame de Grâce constitue un véritable manifeste d'une volonté de renouveler l'architecture religieuse au Québec. La nécessité de réduire les coûts de construction a résulté en une économie des moyens et un renouveau formel. Ce mouvement a contribué à sensibiliser le clergé et à préparer, dirait-on, le terrain pour l'architecture de Dom Paul Bellot qui marquera la production architecturale du Québec à partir des années '30. Je partage avec vous cet amour, cette amitié pour l'église Notre-Dame de Grâce. Merci. "
Remerciement à Denyse Légaré. En illustration, un des plans originaux de Gérard Morisset pour la future église.
N.B. D'autres sites Internet faisaient un historique de St-Sauveur, mais ne sont plus disponibles, entre autres:
et le Comité des Citoyens et des Citoyennes du Quartier Saint-Sauveur (CCCSS)

lundi 24 septembre 2007

Les « miracles » de la grotte (suite).

Que peut-il être retenu de ces événements d’il y a 40 ans ? Voici quelques suggestions, surtout à la lumière du témoignage que la fillette rendait pour les quotidiens L’Action et le Journal de Québec, quelques jours après la fameuse fin de semaine mouvementée.

Sur l’une des illustrations, on pouvait voir que beaucoup de personnes espéraient une apparition de la Vierge pour le dimanche 17 septembre 1967. Un journaliste de l’Action, Guy Baillargeon, rapportait que, près de la statue, cinq ou six pèlerins de Saint-Michel-Archange (des « bérets blancs » de la secte laïque des pèlerins d’un monde meilleur) entonnaient des cantiques, récitaient des chapelets et vendaient leur journal « Vers demain » ; ils faisaient savoir qu’ils notaient un lien entre l’événement à survenir et les apparitions de Garabandal en Espagne à partir de 1961. Le curé de la paroisse, Gérard Lefebvre, avait été beaucoup plus prudent, s’abstenant de tout commentaire aux messes de ce dimanche-là. Mais à l’extérieur de l’église, il s’élevait contre certains individus qui ne se gênaient pas pour vendre des lampions et autres objets du culte aux abords des lieux, ce qu’il déclarait illégal car les terrains de la grotte appartenaient à la Fabrique et étaient donc une propriété privée. Le dimanche suivant, il avait livré un message en chaire, qui avait été transcrit dans la chronique « L’église et sa fonction pastorale » du quotidien. Je retiens ces phrases : « Sans nier le merveilleux, le surnaturel, n’allons pas voir du miraculeux partout. Les apparitions, les révélations, les faits miraculeux sont d’un domaine trop délicat pour pouvoir s’y engager sans réflexion. »

Dès le lundi, lendemain de la date annoncée pour l’apparition, Johanne Allison attestait n’avoir jamais vu la Vierge apparaître. Elle disait n’avoir aperçu, le vendredi, que la figure de sa mère décédée, mais que cette dernière ne lui avait pas demandé de revenir le dimanche, encore moins d’annoncer que la Vierge apparaîtrait cette journée-là. Elle avait raconté l’apparition de sa mère aux compagnes qui l’accompagnaient à la grotte. Quelques-unes d’entre elles avaient semé incorrectement la nouvelle en disant que la Vierge était apparue à la fillette et qu’elle allait réapparaître deux jours plus tard.

Le père de Johanne confiait aussi aux journalistes qu’il avait consenti à ce que sa fille retourne sur les lieux le dimanche, peu après midi, afin de satisfaire certaines personnes qui commençaient à être menaçantes et qui avaient afflué à son domicile au cours de la journée du samedi.

Johanne affirma aussi que la statue de la Vierge ne lui avait pas semblé avoir bougé. Mais comme la croyance avait été que la mère était apparue dans les bras de la statue, on avait propagé l’idée que sa position avait changé. Dans l’Action du lundi, le curé précédent, le chanoine Aurèle Ouellet, contredisait cette rumeur et rapportait qu’il voyait la statue dans la position qu’elle avait toujours eue. Il avait qualifié d’hystérie populaire ce qui se passait à la grotte.

Il reste la guérison de la dame d’une cinquantaine d’année, résidant sur la rue Saint-Cyrille Est (aujourd’hui René-Lévesque), qui avait perdu presque totalement l’usage de la parole. Elle confirmait à L’Action que ce phénomène lui était bel et bien arrivé le lundi soir à la grotte Notre-Dame de Lourdes dans Notre-Dame de Grâce.

On pourrait accumuler d’autres détails succulents, comme le fait que, le dimanche, des jeunes qui s’étaient massé sur la toiture de l’ancienne salle paroissiale auraient involontairement percé la toiture à plusieurs endroits ; d’autres se seraient infligé des contusions en tombant de la falaise. Un autre groupe de jeunes, qui interprétaient des chants irrespectueux, avaient été assaillis par des dizaines de personnes, ce qui nécessita l’intervention de la police. Mais pour terminer, je veux mettre en doute le nombre de 30000 curieux qui se seraient retrouvées en même temps à cet endroit ; c’est plutôt 3000 que j’ai rencontré comme donnée en relisant la presse de l’époque.

Il sera bon de traiter un peu de ce qu’est devenu aujourd’hui ce lieu controversé.

Michel.

lundi 17 septembre 2007

Une soi-disant apparition

Tel était le titre de la composition que j’avais écrite à l’école à l’automne de 1968. En secondaire 3 (10e année du cours classique) à Cardinal-Roy, l’enseignante de français nous avait demandé de raconter un événement qui nous avait marqués. Comme il y a 40 ans, soit le 15 septembre 1967, était lancée la rumeur d’une apparition de la Vierge, survenue ou anticipée, à la grotte Notre-Dame de Lourdes à côté de l’église Notre-Dame de Grâce, j’ai pensé transcrire ici (quelques fautes en moins) la « rédaction » (comme on disait à l’époque) à ce sujet.

« - Il paraît que la statue de la Sainte Vierge à la caisse populaire a changé de position.

Cette parole de mon père, dès sa rentrée à la maison, un vendredi soir de septembre, marqua le début d’une série de péripéties qui allaient rendre notre paroisse célèbre pour quelques semaines.

Mais les on-dit avaient fait dévier de la vérité les circonstances de cet événement qui s’était supposément produit à la grotte de Notre-Dame de Lourdes, sur la même rue. C’est surtout la curiosité qui m’a poussé à me rendre moi-même sur les lieux du phénomène. J’ai pu me rendre compte qu’un va-et-vient inhabituel régnait dans la rue et que le mystère avait envahi l’atmosphère. Les opinions qu’émettaient les personnes qui s’y étaient rassemblées variaient d’un individu à l’autre et se contredisaient quelques fois. Ainsi j’appris qu’une fillette de neuf ans, hypersensible et ayant de fortes capacités intellectuelles, du nom de Johanne Allison, s’était rendue à la grotte plus tôt pour prier. Elle avait vu dans les bras de la statue de la Sainte Vierge sa mère qui était morte depuis plus d’un an et cette dernière lui avait alors demandé de revenir le dimanche suivant, vers l’heure du midi. La petite s’était évanouie par la suite. La statue aurait même changé la position de ses mains et la direction de son regard. Ainsi naquit l’idée d’une apparition.

Il faut dire que, depuis quelques années, la petite grotte de Notre-Dame de Lourdes était abandonnée et devenue un endroit idéal pour les jeux des enfants. Cette grotte, creusée depuis plus de quarante ans à même le roc dans la falaise à la hauteur de la rue de Mazenod, n’a pas d’ornements excessifs. De la pierre blanche forme une sorte de voûte aux lignes brisées. Au fond deux statues personnifient Bernadette Soubirous agenouillée aux pieds de la Vierge. Un petit autel surmonté d’un crucifix se dresse un peu plus loin, derrière une clôture de fer forgé.

Mais ce soir, ce lieu de pèlerinage revêtait un caractère spécial. La seule lumière que réfléchissait sur lui l’astre de la nuit laissait voir un spectacle grandiose. Les arbres alignés de chaque côté de la grotte formaient un décor qui approchait celui d’une crèche de Noël. Cette image m’incitait à réfléchir sur les conséquences de cet événement s’il ne s’avérait pas qu’une simple « fumisterie ». D’autre part la nouvelle avait vite fait de se répandre dans la ville et la circulation s’était sensiblement amplifiée. Ainsi s’acheva cette première journée.

Le lendemain fut moins nourri en émotions, sauf qu’un afflux de gens de tout âge et de tout acabit envahit l’emplacement pendant toute la journée, augmentant considérablement la population de notre paroisse. Certaines personnes, encouragées par des pèlerins déjà convaincus de l’authenticité du fait surnaturel, faisaient monter de ferventes prières, tandis que d’autres, plus sceptiques, se contentaient de satisfaire leur curiosité.

Pendant la nuit du dimanche, des dizaines de fidèles sont allés jusqu’à dormir à l’extérieur, tout près de la grotte, afin de se réserver une place pour le lendemain. Ils n’ont pas eu tort car, un peu avant midi, c’est par milliers que les gens s’étaient massés du pied de la grotte jusqu’à deux coins de rue plus bas. Mais midi sonnait aux cloches de l’église et rien d’anormal ne s’était produit. On a même confondu une fillette accompagnée d’une adulte avec la jeune Johanne, tellement l’impatience avait atteint son paroxysme. Enfin la jeune fille si attendue fit son apparition, ayant réussi à se frayer un chemin à travers la foule toujours de plus en plus dense. Mais comme les gens la pressaient pour la toucher, elle fut ramenée chez elle peu de temps après.

Ainsi le fait surnaturel tant anticipé n’avait pas eu lieu. Mais quelques guérisons de personnes qui étaient allées prier ont été rapportées. Ainsi une femme partiellement privée de l’usage de la parole depuis quelques années aurait retrouvé sa voix normale. S’agissait-il de pures coïncidences (…) ? Moi-même j’ai lu dans un livre ouvert à la droite du site ces mots : « Je veux voir ici beaucoup de monde. » Avant la venue définitive du froid hivernal, de nombreuses délégations sont venues en effet rendre hommage à Marie.

Cette manifestation peut avoir été créée de toutes pièces par un petit groupe de plaisantins, mais elle a atterré plusieurs personnes qui sont tombées en extase ou qui ont été victimes de malaises dus à la trop grande expression de leurs émotions. »

Les images proviennent du quotidien L'Action du 18 septembre 1967. Sur l'une, on voit un paroissien qui s'était approché de la statue pour l'épousseter. Sur l'autre, une vue de la rue de Mazenod montre la grotte au loin. Dans un prochain message, je ferai quelques ajouts à la description de cette situation, de façon à essayer d’expliquer ce qui s’était probablement produit.

Michel.

dimanche 9 septembre 2007

Histoire de St-Sauveur et de NDG, partie 2 : de Boisseauville au morcellement des paroisses.

Dans la partie 1, nous avions interrompu la causerie de Denyse Légaré au moment où elle parlait du Domaine de Bas-Bijou du début des années 1800, limité par la falaise et les rues appelées aujourd’hui Saint-Vallier ouest, De Mazenod et Bayard, ce qui correspond en grosse partie à la future paroisse de Notre-Dame de Grâce. Voici la suite de son historique.
« Saint-Sauveur va connaître un développement accéléré au milieu du 19e siècle. En 1845, le faubourg Saint-Roch a atteint l’actuel boulevard Langelier. Le succès des chantiers navals, le commerce du bois et l’activité portuaire ont favorisé la croissance de la population. L’incendie du faubourg en 1845 va favoriser le développement de Saint-Sauveur. L’idée de construire à l’extérieur de la ville en séduit plusieurs. Pourquoi ? Parce qu’ils évitent des règlements municipaux en cours pour la prévention des incendies qui vont les obliger à construire en dur, éviter les maisons en bois, ainsi de suite. Et puis, peut-être que c’est non négligeable, ils ne sont pas assujettis aux taxes de la ville de Québec.
Les grands propriétaires vont en profiter pour lotir leur terre. Pierre Boisseau va créer Boisseauville (NDB : sur l’emplacement de Bas-Bijou. L'illustration montre la maison de Pierre Boisseau, sur la rue Boisseau). Les religieuses de l’Hôpital Général vont créer le faubourg Saint-Vallier. Les deux ensemble vont former ce qu’on va appeler le village de Saint-Sauveur. L’Hôtel-Dieu va également lotir sa propriété dans le prolongement des rues tracées pour Boisseauville, tandis que les Ursulines vont créer le village de Sainte-Angèle (NDB : une future paroisse s’appellera Sainte-Angèle de Saint-Malo) à l’ouest de la rue Montmagny sans poursuivre le tracé initial, de sorte que vous avez des rues à Saint-Sauveur comme Père-Grenier, comme la rue Boisseau qui ne vont pas au-delà de la rue Montmagny à cause de la découpe des parcelles par les Ursulines à ce moment-là. Tous les villages vont être réunis pour former la municipalité de « Banlieue Saint-Roch de Québec » en 1855. En 1872, c’est la municipalité de la « Paroisse Saint-Sauveur » qui obtient finalement sa charte municipale. Elle aura son hôtel de ville sept ans plus tard. Alors Saint-Sauveur, c’était une petite ville non loin de Québec.
Le 16 mai 1889, le malheur frappe la municipalité. Un incendie consume quelques 500 maisons, laissant 4000 à 5000 personnes sans abri. C’est le deuxième incendie qui affecte Saint-Sauveur depuis celui du 14 octobre 1866 ; celui-ci avait endommagé la première église du village. L’incendie relance le débat de l’annexion de Saint-Sauveur à Québec, qui sera entérinée par un référendum les 26 et 27 septembre en 1889. C’est la première fusion municipale de l’histoire de Québec. Les modalités de l’annexion c’est : procéder à l’installation d’un réseau de distribution d’eau pour vraiment combattre justement ces incendies dévastateurs, procéder au pavage des rues, établir un réseau de drainage, des trottoirs, faire des chaussées empierrées, avoir un poste de pompiers qui va être là contre les incendies, la police aussi, installer l’éclairage électrique dans les rues aussi. La rue Saint-Ours devient le boulevard Langelier et fait frontière entre le faubourg Saint-Roch et le quartier Saint-Sauveur. C’est une frontière qui est considérée comme un mur coupe-feu, parce que s’il y avait un incendie avec une déflagration, le feu ne passerait pas, soit de Saint-Sauveur à Saint-Roch, soit de Saint-Roch à Saint-Sauveur, à cause de la largeur du boulevard Langelier.
La population de Saint-Sauveur ira en s’accroissant pendant tout le 19e siècle. Les clochers vont se multiplier dans le quartier. On construit la première église de Saint-Sauveur en 1851; c’est alors une desserte de l’église Saint-Roch. La chapelle de la Congrégation des hommes, qui est aujourd’hui l’église Jacques-Cartier, est bâtie la même année par le même architecte, Michel Patry. Ensuite il y a l’église paroissiale après l’incendie qui est reconstruite et agrandie par l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy en 1866, et c’est l’année suivante que Saint-Sauveur va devenir paroisse. En 1879 on érige encore la Chapelle Notre-Dame de Lourdes à moins de 200 mètres de l’église paroissiale, entre les rues Hermine et Christophe-Colomb. On peut s’étonner aujourd’hui qu’il y ait des églises qui soient si rapprochées les unes des autres. Il faut penser qu’elles étaient très fréquentées et qu’il y avait de nombreuses communautés, associations de fidèles aussi : les Enfants de Marie, les Dames de Sainte-Famille et la Ligue du Sacré-Cœur qui avaient besoin de lieux de rassemblement pour écouter des sermons qui leur étaient plus spécialement destinés. Alors les églises ne fournissaient pas et on avait des chapelles pour différentes congrégations.
Au tournant du 20e siècle, la population atteint un point critique et c’est à regret que la paroisse-mère doit se résigner à morceler son territoire. En 1898, l’église Saint-Malo est construire pour servir ce secteur à l’ouest. Ensuite Sacré-Cœur de Jésus se détache en 1917, Notre-Dame de Grâce en 1924, puis Saint-Joseph en 1925. »
(une prochaine fois : la naissance de Notre-Dame de Grâce)
Remerciement à Denyse Légaré.
N.B. D’autres sites Internet faisaient un historique de St-Sauveur, mais ne sont plus disponibles, entre autres:
et le Comité des Citoyens et des Citoyennes du Quartier Saint-Sauveur (CCCSS)
http://www.cccqss.org/portrait/historique/por_historique_1.html

Michel.

samedi 1 septembre 2007

Des défilés à Notre-Dame de Grâce ?

Des défilés d’importance ont-il déjà passé sur le territoire de Notre-Dame de Grâce ? Évidemment il faut exclure ceux qui passaient sur le boulevard Charest, même si c’était tout près. Je sais qu’il y en a eu au moins un. J’ai souvenir d’une parade de la Fête du travail qui avait emprunté entre autres la rue Franklin en provenance du boulevard Langelier. Je ne peux la situer précisément dans le temps ; c’était vers la fin des années ’50 ou le début des années ’60. Rappelons que le lendemain de cette fête, c’était toujours la rentrée des classes, ce qui donnait une importance particulière à la fête. Je me souviens que des figurants sur des chars allégoriques lançaient, dans la foule longeant le trajet, des articles scolaires comme des crayons, effaces ou règles. Je pense même que c’étaient des pompiers ou des policiers qui remplissaient cette tâche.
 
J’ai pensé profiter de la fin de semaine de la Fête du travail pour revenir
sur le sujet de la Garde Sainte-Jeanne D’Arc qui représentait la paroisse dans les défilés.
Le cahier-souvenirs du 70e anniversaire de NDG avait consacré une page
à notre Garde. On précisait qu’elle avait été fondée le 26 janvier 1931 et
était associée à NDG à partir de l’année suivante. Au 20e
anniversaire de la Garde, le 6 mai 1951, des photos étaient prises. L’une
d’elle l’était devant la grotte de Notre-Dame de Lourdes.
 
Les gens qui occupaient les postes importants étaient :

Georges Clément, le président de la Garde ;
René Goulet, le commandant en second ;
Jules Bilodeau, le capitaine-adjudant,
et Alphonse Landry, le directeur.

 
Une autre photo montrait six membres de la Garde :
René Goulet, Alphonse Landry, Antonio Garneau, Edmond Turgeon, Georges Clément et Lucien Clément.
La même page avait inclus un emblème, probablement celui de notre garde.
 
Pour terminer, on ajoutait : « La Garde Ste-Jeanne D’Arc est heureuse d’offrir sa collaboration et ses félicitations à la section Notre-Dame de Grâce de la Société St-Jean-Baptiste. »

Michel.

dimanche 26 août 2007

Histoire de St-Sauveur et de NDG, partie 1 : le Bas-Bijou.

Depuis plusieurs semaines, je me demandais comment aborder l’histoire du secteur qui nous intéresse : l’ignorer ou la détailler ? Mais dans un document vidéo filmé lors de l’exposition sur l’église de NDG tenue au centre Édouard-Lavergne le 2 décembre 2001, une historienne de l’art Denyse Légaré expose un tel historique. J’ai pensé en faire la transcription écrite, qui servira de document pour amorcer l’histoire de NDG. Je vais me contenter d'ajouter des « Notes Du Bloggeur » (NDB) à l’occasion. Alors première partie : le Bas-Bijou. Voici comment Denyse Légaré commençait cette chronologie.
« Saint-Sauveur a pris naissance bien avant d’être ainsi nommé. Québec ne s’est pas construite au 17e siècle sur les hauteurs du Cap Diamant et à Place Royale uniquement. Très tôt les basses terres ont été conservées, mises en réserve pour des terres communales. Les premiers arrivés, c’est les missionnaires Récollets en 1615 qui se sont installées là où on trouve aujourd’hui l’Hôpital Général. Ils ont fait construire leur maison immédiatement et une chapelle qu’ils ont dédiée à Notre-Dame des Anges (NDB : une paroisse particulière au territoire de l’Hôpital Général fut créée, sans doute la plus petite de la ville : la paroisse Notre-Dame des Anges). À cette époque, Champlain se propose même d’installer sur ces terres la ville institutionnelle. Si ce projet avait été réalisé, Québec se serait appelé Ludovica, et qui sait où serait construit le château Frontenac!
En 1653, l’Hôtel-Dieu accorde une concession à Jean Lesueur qui prolonge les terres qu’il possède sur le coteau Sainte-Geneviève jusqu’à la rivière. Les limites est et ouest de la terre de cette concession-là correspondent aujourd’hui aux rues Durocher et Montmagny. Jean Lesueur (NDB : 1598-1668) est le premier prêtre séculier à venir en Nouvelle-France. On l’appelait Monsieur de Saint-Sauveur, parce qu’en France il était le curé de Saint-Sauveur de Thury-Harcourt (NDB : une commune) en Normandie, ce nom s’est par la suite étendu à toutes les terres qu’il possédait en basse-ville. (NDB : l'édifice précipal de cette commune de Thury-Harcourt est le château dont on voit la façade sur l'illustration jointe.)
En 1692, Monseigneur de Saint-Vallier propose aux Récollets, qui entre-temps avaient quitté Québec, étaient revenus et s’étaient installés dans la haute-ville, non loin du château Saint-Louis, d’acheter leur ancien couvent pour y fonder son Hôpital Général. L’hôpital est confié aux Sœurs Augustines qui se consacrent aux soins des pauvres, des vieillards et des invalides. Peu à peu, il y a d’autres bâtiments qui vont se construire autour de cet îlot-là, dont le moulin à vent pour moudre le blé, le moulin qu’on trouve toujours en place sur le boulevard Langelier. L’Hôpital Général constitue ainsi le premier noyau d’occupation des terres de la basse-ville dès le 17e siècle. Alors Saint-Sauveur, c’est aussi la naissance de la ville de Québec, ça n’appartient pas essentiellement à Place Royale.
Le temps passe. Au début du 19e siècle, le quartier que nous connaissons aujourd’hui est partagé entre quatre grands propriétaires terriens. Il y a l’ancien fief des Récollets, qui est devenu propriété des religieuses de l’Hôpital Général depuis 1693, qui est contenu entre la falaise et la rivière, et entre les rues Caron et De Mazenod. Il y a le domaine de Bas-Bijou, qui va de la falaise jusqu’à la rue Saint-Vallier et, d’est en ouest, est partagé entre la rue De Mazenod et la rue Bayard ; ça va être le futur Boisseauville. Il y a une bande de terre plus à l’ouest qui est comprise entre les rues Montmagny et Lafayette, qui appartient aux Ursulines. Et tout le reste de ce qui est le quartier Saint-Sauveur aujourd’hui, dans le prolongement des rues De Mazenod et Montmagny entre la rivière Saint-Charles et la rue Saint-Vallier, et entre Bayard et Montmagny jusqu’à la falaise, appartient encore à l’Hôtel-Dieu.
À Bas-Bijou on trouve quelques bâtiments de ferme. La partie habitée se situerait aujourd’hui aux environs de la rue Des Oblats. Le reste du domaine est reconnu pour ses marécages, à cause des eaux de la falaise qui inondent régulièrement les basses terres. Saint-Sauveur ne s’est pas encore urbanisé. Parmi les chemins praticables, on connaît le chemin de Lorette qui débouche sur le pont Scott : c’est la rue Saint-Vallier ; la rue Saint-Ours qui va devenir le boulevard Langelier, qui conduit à l’hôpital ; la côte Sauvageau, le seul lien direct dans cette partie-ci de la ville entre la basse et la haute-ville, et la rue Bayard qui marque la limite du domaine de Bas-Bijou. (à suivre)
Remerciement à Denyse Légaré.
N.B. D’autres sites Internet faisaient un historique de St-Sauveur, mais ne sont plus disponibles, entre autres:
et le Comité des Citoyens et des Citoyennes du Quartier Saint-Sauveur (CCCSS)
http://www.cccqss.org/portrait/historique/por_historique_1.html

lundi 20 août 2007

Une paroisse mise en scène (vidéo)


Cette semaine, j’ai eu le privilège de visionner des documents vidéo postérieurs à la fermeture de l’église NDG. En particulier, dans le cadre d’une démarche en vue de sa conservation, une activité théâtrale, divisée en saynètes, se tenait le 22 octobre 2000 évoquant les années d’Édouard Lavergne à titre de curé : « Une paroisse mise en scène ». J’ai pensé partager avec vous l’une d’elles qui semble reconstituer un prône du curé à une messe dominicale. Les prônes des curés de NDG sont conservés au presbytère de Saint-Sauveur et je ne serais pas surpris si le comédien Karl Poirier-Petersen utilisait ici les propos exacts du prêtre. Comme on y fait référence au théâtral paroissial de M. Fred Ratté, cette scène rappellerait les années 1930. L’atmosphère intense correspond bien à ce que racontaient les gens qui ont connu cette époque. Voici le lien (à durée et à téléchargements limités) :

http://www.savefile.com/files/988403

Merci à la Corporation Développement De Mazenod.

Michel.

lundi 13 août 2007

Le boulevard Charest.

Pour finir le survol des rues les plus au nord, je me devais d’aborder le boulevard Charest, même s’il ne fait partie de Notre-Dame de Grâce sur aucune de ses sections. En réalité, étant la rue parallèle à Hermine la plus proche au nord, Charest est à une rue près d’être sur le territoire de la paroisse ! Ce boulevard est incontournable pour la plupart des visiteurs de NDG car ils l’empruntent pour y accéder.


J’ai déjà réalisé qu’en l’empruntant vers l’ouest, le boulevard devient l’autoroute Charest (no. 440) puis l’autoroute Félix-Leclerc (no. 40), se baptise le boulevard Métropolitain sur l’île de Montréal et finalement la Transcanadienne en entrant en Ontario, pour traverser le Canada jusqu’à l’océan Pacifique en Colombie-Britannique, se numérotant surtout la route no.1. Rares sont les artères aussi longues ! Je ne pouvais l’ignorer.


Si Charest change de nom en se déplaçant spatialement, elle a changé de nom aussi en traversant le temps. Le site de toponymie de Québec étudie ces différentes dénominations, comme des Fossés (ou Desfossés), Bélair, Saint-Antoine et Morin. On indique que la rue des Fossés, dans le quartier Saint-Roch, est « déjà tracée en partie sur une carte de 1808 ». Le site ne le précise pas, mais dans la portion qui va au moins de Langelier à Aqueduc, la rue Charest s’appelait la rue Morin, car c’est ainsi que mes parents disaient qu’ils la désignaient autrefois.

Je laisse parler les typonomistes : « Il existe trois hypothèses sur l'origine de cette ancienne dénomination. On aurait peut-être voulu rendre hommage à Germain Morin, premier prêtre québécois, né à Québec le 15 janvier 1642 et ordonné le 29 septembre 1654 par Mgr de Laval. Selon la deuxième hypothèse, on aurait plutôt voulu honorer la mémoire de l'homme politique québécois Augustin-Norbert Morin (1803-1865), fondateur du journal La Minerve en 1826 (voir l’illustration). Enfin, il est possible que cette rue ait été nommée ainsi à cause de J.-Édouard Morin, échevin de Québec en 1889 et 1890, soit à l'époque où on a donné ce nom à la rue. »

Si on remarque que sur le boulevard Charest, les maisons que l’on voit du côté nord présentent leur mur arrière et offrent en réalité leur facade du côté de la rue Bagot, on en déduit que les habitations qui étaient du côté nord de Morin fut démolies pour permettre l’élargissement en un boulevard. D’où la rue et le boulevard Charest tirent-ils leur nom ? Il s’agit de Zéphirin Charest (1813-1876), curé de la paroisse de 1839 à 1876 et à qui Saint-Roch doit l'implantation de la plupart de ses institutions scolaires. « Les grands fléaux qui s'abattent sur Saint-Roch, tels les terribles incendies de 1845 et 1866, révéleront les qualités du curé Charest que ses contemporains compareront à saint Vincent de Paul. »


Enfin, les récents travaux sur le boulevard Charest, pour enlever le terre-plein qui séparait les deux voies opposées, en changent à nouveau la physionomie.


Michel.