Paroisse Notre-Dame-de-Grâce

Ce site est consacré à la paroisse Notre-Dame-de-Grâce,
qui a été créée en 1924 et
réintégrée à la paroisse-mère Saint-Sauveur en 1997,
dans la ville de Québec.




EXPOSITION PERMANENTE





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Table des matières

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Historique de NDG en résumé

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Précisions

Les prêts qui me furent faits de nombreux documents me décidèrent à partager ces souvenirs avec la collectivité. Vos commentaires, souvenirs et suggestions sont les bienvenus, de même que vos corrections des erreurs ou omissions involontaires.

Notes :

Nous respectons le désir des individus de ne pas voir leur nom ou leur photo apparaître.

Pour lire les messages, toujours descendre après le "Hommage à Simonne Tardif (Dumont)".

La présentation est optimale en fonction de Windows XP, avec Firefox (Mozilla) comme navigateur et lorsque les fenêtres sont ouvertes à pleine largeur. À défaut de ces conditions, on risque de rencontrer des irrégularités.

On peut cliquer sur les photos pour les agrandir.

Les messages sont sujets à des mises à jour, sans autre avis.

Michel Gignac

Horaire de l'Exposition

À VISITER au
CENTRE COMMUNAUTAIRE ÉDOUARD-LAVERGNE,
390 Arago Ouest :

EXPOSITION permanente pour rappeler
la paroisse Notre-Dame-de-Grâce,
son curé fondateur et son église.

Elle peut être visitée surtout
le VENDREDI entre 9h et 21h,
le SAMEDI entre 9h et 15h,
(fermée le dimanche)

Pour ces jours et pour les AUTRES JOURS,
prière de s'entendre avec un préposé
(418-691-7190 ou 418-641-6252).

ENTRÉE GRATUITE

N.B. Liens vers les messages concernant l'Exposition :
inauguration
photos
crédits

Simonne Dumont (Tardif) 1920-2018

Simonne Dumont (Tardif) 1920-2018

Hommage à Simonne Tardif (Dumont), co-fondatrice du blogue et qui a écrit ce texte :

ÉLOGE DE L'ÉGLISE

Les cloches ont sonné pour la dernière fois dimanche le 29 juin 1997. Les portes de l'église Notre-Dame de Grâce dans Saint-Sauveur se sont fermées à jamais après une dernière messe solennelle dans l'église que remplissaient des résidents et d'anciens paroissiens heureux d'y revenir mais tristes de la voir fermer. La générosité de ces derniers avait permis de la conserver plusieurs années, permettant à la paroisse de célébrer son 70e anniversaire en 1994. Mais la baisse d'assistance aux offices avait fait diminuer les revenus, causant finalement la fermeture.

Depuis, des organismes ont essayé en vain de faire revivre ce temple merveilleux. Mais pendant ces années, la bâtisse s'est détériorée, ce qui fait que le Journal "Le Soleil" annonçait le 15 octobre 2008 : "L'église sera démolie d'ici Noël" pour faire place à des logements. Que de serrements de coeur pour ceux et celles qui y sont attachés !

Nous perdons donc définitivement notre belle église. Le curé-fondateur Édouard Lavergne en 1924 (voir photo), s'il voit son église débâtie, va certainement être très triste comme nous, les paroissiens. C'était un immeuble d'une grande qualité acoustique, classé édifice à "valeur patrimoniale élevée" par déclaration gouvernementale. Le glas a sonné mais je sais que toutes les personnes qui ont fréquenté ce temple en garderont de bons souvenirs.

L'église est maintenant démolie et, pour rappeler l'histoire de la paroisse, ce site "NDGquébec" se plaît à évoquer certains événements et certains aspects de la vie à NDG, à l'aide de photos, d'extraits de "La Bonne Nouvelle", le journal de la paroisse à ses débuts, etc. Les curés et vicaires dévoués, les constructeurs, les marguilliers, les bénévoles ne seront pas oubliés.

Simonne Dumont.
(Photo de l'église prise le jour de la fermeture.)

mercredi 27 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 05 : l'homme de bataille

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "L'homme de bataille" :


L'homme de bataille


Cette partie est présentée de façon thématique afin que s'établisse clairement le portrait du curé Lavergne. À travers ses prônes, le journal La Bonne Nouvelle, les quelques lettres de sa correspondance que l'on a trouvées, les divers journaux et les événements cités par d'anciens paroissiens qui l'ont connu, nous traçons un tableau des principales causes auxquelles s'est dévoué l'abbé Lavergne. Les démunis, les syndicats catholiques, les enfants, l'éducation, la morale, la piété et la politique, tels sont les sujets qui marquent l'histoire de Notre-Dame-de-Grâce au passage du curé Lavergne. L'oeuvre de presse catholique garde toujours une place importante dans les préoccupations de l'abbé Lavergne, mais ayant fait la démonstration de ce fait en deuxième partie, nous ne le reprenons pas ici.

Aide aux démunis

Le curé Lavergne se consacre aux démunis, leur offrant temps, secours matériel et spirituel et bien d'autres types de services.

Témoignage de Marguerite Matte (photo), paroissienne ayant connu Édouard Lavergne : Elle raconte que le curé Lavergne était très charitable et qu'il n'hésitait jamais à donner à plus pauvre que lui, même des choses dont il avait lui-même besoin (ex.: donner sa paire de souliers et être obligé de dire la messe en pantoufles).

Durant la crise économique, il aide les chômeurs et les femmes à trouver un peu de travail leur permettant de survivre; un comité de secours aux chômeurs est organisé à cet effet. Il tente aussi de convaincre les gouvernements d'apporter des secours-directs aux plus pauvres. Dans La Bonne Nouvelle du 13 novembre 1932, le curé Lavergne se plaint ainsi de l'implication du gouvernement dans l'aide aux démunis:
"Les Gouvernements Bennet, Taschereau, et l'Hôtel de Ville ont voté des millions pour venir en aide aux chômeurs. Mais ils n'ont jamais donné UN SOU au curé de Notre-Dame-de-Grâce. Les fonds sont restés aux organisations politiques dans l'intérêt du capital politique. Donc, c'est aux politiciens et non pas au curé qu'il faut s'adresser pour les secours: paiement de loyer, etc."
Pour le curé Lavergne, l'aide aux chômeurs c'est aussi l'aide aux syndicats catholiques, ainsi que la lutte contre le bolchevisme et contre le gouvernement. Le 29 août 1931, le curé Lavergne célèbre la messe d'ouverture du Congrès des Syndicats Catholiques. Ceux-ci luttaient contre les employeurs qui obligeaient le travail du dimanche ou diminuaient les salaires, entraînant une concurrence déloyale envers les honnêtes commerçants. Le curé Lavergne se donne beaucoup de peine pour que les ouvriers acceptent la "juste" intervention du clergé dans les affaires syndicales.

L'aide aux démunis, c'est aussi l'aide aux malades. Le 16 octobre 1928 la première messe solennelle des malades est célébrée. Ce type d'événement où des religieux de haute importance sont invités à donner la bénédiction aux malades se répète à plusieurs reprises durant les années où le curé Lavergne est en poste. Par exemple, le 21 juin 1936 (photo), 150 malades - dont 17 au lit - prennent place dans la nef et dans le choeur pour la célébration.


L'éducation des enfants et l'éducation religieuse

En lisant les prônes du curé Lavergne, on voit fréquemment le curé protester ou lutter pour les enfants et leur éducation, que ce soit sur le plan religieux, scolaire ou familial. Sans cesse, il demande aux parents de bien vouloir envoyer leurs enfants à l'église, de contribuer à l'enrichissement de leur foi, de surveiller leurs fréquentations et leurs actions, et enfin de veiller à ce que leurs travaux scolaires soient bien exécutés. À plusieurs reprises, il s'insurge contre des parents qui ne remplissent pas leurs devoirs, n'hésitant pas à les pointer en pleine messe. Il réprimande aussi les jeunes gens qui se laissent aller au vandalisme ou provoquent des désordres publics.

Le curé Lavergne travaille aussi pour les oeuvres de jeunesse auxquelles il trouve une grande utilité: l'encadrement des jeunes. En fait, il prône toutes les organisations à base religieuse qui regroupent des enfants, tels les groupes dramatiques ou la chorale. Ainsi, la chorale de la paroisse, que l'abbé (Arthur) Ferland (vicaire) avait fondée, est si bien tenue que le curé Lavergne invite souvent des membres du clergé à venir entendre ces jolies voix.

Sa lutte pour la jeunesse ne se limite pas seulement aux remontrances ou aux organisations à caractère religieux. En 1927, constatant l'état lamentable de l'école de garçons, le curé Lavergne écrit à la Commission scolaire pour demander que le gouvernement subventionne la construction d'une autre école. N'ayant reçu qu'une somme minimale pour l'exécution de travaux qui n'apportaient aucune amélioration, le curé présente une deuxième requête aux commissaires scolaires pour la construction d'une nouvelle école, mais cette fois, il l'a fait contresigner par ses paroissiens. Or, trois ans pius tard, il n'y a toujours pas d'école et la situation n'est guère plus reluisante. En effet. les commissaires ont décidé de disperser les garçons dans diverses écoles, dont une à Saint-Malo. Le curé Lavergne proteste alors vigoureusement:
"[...] forcer nos enfants à se rendre en classe à Saint-Malo cela voulait dire qu'ils seraient absents cet hiver à chaque fois qu'il ferait mauvais. Mgr Laberge m'a dit que cela dépendait du Commissaire Vernet qui a déclaré que cela n'était pas absolument loin. Évidemment, ce serait plus loin si c'était à l'Ancienne-Lorette; mais tel quel, c'est encore trop loin."
C'est seulement en 1931 que la paroisse Notre-Dame-de-Grâce à sa nouvelle école de garçons.

Son travail pour les enfants finit donc par porter ses fruits. Par contre, son désir d'ordre le pousse à vouloir éduquer lui-même, par ses sermons, ceux qui ne sont pourtant plus des enfants, ou presque. C'était en fait le lot commun des curés de son temps.

À suivre.

Michel.

mardi 19 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 04 : l'érection de la paroisse

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "L'érection de la paroisse" :

Le surplus démographique de la paroisse Saint-Sauveur et les problèmes engendrés par l'urbanisation conduisent à son morcellement et à l'érection de la nouvelle paroisse de Notre-Dame-de-Grâce que le cardinal Bégin crée le 9 octobre 1924. La cure est offerte à l'abbé Lavergne qui l'accepte avec optimisme. "Choisi par notre vénéré cardinal pour fonder cette paroisse, je ne lui marchanderai pas mon dévouement". Le premier vicaire est l'abbé Jules Lockwell et le deuxième, l'abbé (Arthur) Ferland. Les marguilliers sont élus le 25 janvier 1925: Stanislas Gagnon, Alphonse Paquet, Théodule Roberge, Wilfrid Charest, Marcel Rochette, Alfred Pichette et Alfred Larose.

N'ayant encore ni église, ni logis à leur disposition, les prêtres sont accueillis chez Wilfrid Charest où ils restent jusqu'à l'achat de la maison voisine du couvent et la location de celle de Napoléon Robitaille. Ils y établissent les bureaux de la fabrique, tandis que les premières activités paroissiales, les 24 et 25 novembre 1924, trouvent logis dans la manufacture des Charest. En guise de remerciement, l'abbé Lavergne leur remet un portrait du Cardinal Bégin accompagné d'une bénédiction manuscrite.

En attendant la construction de l'église, la Commission Scolaire prête la grande salle du Couvent de l'Immaculée-Conception (photo) qui peut accueillir jusqu'à 450 personnes pour les offices religieux. C'est donc dans cette salle que le 1er novembre 1924 se célèbrent les premiers offices religieux de la nouvelle paroisse.

Dès le mois de novembre 1924, le curé Lavergne, assisté de jeunes gens et d'hommes de la paroisse, aménage la salle paroissiale dans une ancienne brasserie. Le 9 décembre, les Enfants de Marie y organisent une vente aux enchères. Le 11 janvier 1925, la salle paroissiale est bénite par le Cardinal Bégin.

Le 14 décembre 1924, grâce aux démarches du curé Lavergne, la chapelle reçoit de la Maison Émile Morissette une cloche qui est bénite par Mgr J.-A. Langlois, auxiliaire de Québec. En janvier 1925, la paroisse est déjà munie d'un orchestre dirigé par Albert Langlois et peut présenter sa première soirée dramatique avec les pièces "Le poignard" et "Un gendre pour deux beaux-pères".

Par ailleurs, l'organisation Saint-Vincent-de-Paul commence ses activités en janvier 1925 et, le 21 août, Charles-A. Larose fonde la Caisse Populaire, avec l'appui constant du curé Lavergne. La vie paroissiale commence à être bien organisée.

Pendant ce temps, on examine les ressources et les actions à entreprendre pour la construction d'une église. Dès le mois de mai, on commence l'érection sur le terrain acquis de Georges-E. Amyot, industriel en vue du Québec, pour un montant de 25 000 $, terrain qui était déjà occupé par une brasserie, la Fox Head. Les plans et devis avaient été préalablement dressés par des amis notaires du curé, notamment Gérard Morisset, architecte et historien d'art, et Jean-Thomas Nadeau. Le contrat est adjugé à un entrepreneur de Beauport, François Paradis. (La nature des travaux: construction d'une église au lot 468 sur cadastre Saint-Sauveur. Le contrat stipulait aussi que "Tous les travaux nécessaires pour le complet achèvement de cette construction devront être terminés au plus tard le 4 avril 1926.")

La pierre angulaire de l'église est taillée et offerte par Théodule Roberge; elle est bénite par le Cardinal Bégin le 21 janvier 1925. Déjà le 25 avril 1926, l'église est la scène d'une célébration eucharistique et, le 2 mai, Mgr Alfred Langlois la bénit. Le curé Lavergne en est très fier.
"Une autre église s'est construite sans accident et sans injustice. Dieu en soit béni! Un trône est bâti dans cette église sur lequel se dresse rayonnante la Vierge Marie notre patronne. Nous mettons sous vigilante protection nos intérêts matériels et surnaturels. Un tabernacle nouveau existe où vivra caché sous les apparences du pain, le Roi de Gloire qui est l'ami des humbles et des pauvres, le Sacré-Coeur de Jésus."
Puis se succèdent les bénédictions de la statue de la Vierge, des cinq cloches achetées à la fonderie Wauty, du carillon et du grand crucifix (on avait choisi de placer la statue en haut de l'ancienne rue Sauvageau, parce qu'elle avait été la gardienne et la protectrice des ouvriers durant la construction de l'église). En 1928, le curé Lavergne ramène d'Europe de magnifiques ornements dorés pour l'église. Grâce au travail appliqué et ordonné du curé Lavergne et de ses acolytes, l'église Notre-Dame-de-Grâce est construite rapidement et la paroisse est en mesure d'édifier son patrimoine religieux. Il est à noter que l'abbé Lavergne fait aussi construire derrière l'église la grotte Notre-Dame-de-Lourdes qui est bénite le 15 août 1929 par Mgr Omer Plante.

En outre, le curé Lavergne organise divers services pour la population ouvrière de sa paroisse. Des cours de couture, d'hygiène générale de la maison, d'aménagement et d'ameublement de la maison, des cours sur la vie familiale et paroissiale, des cours de musique et de théâtre sont ainsi dispensés gratuitement aux paroissiens.

La vie paroissiale se tisse donc autour des actions et des volontés de l'abbé Lavergne. Le présent document n'est certes pas exhaustif, s'attardant plutôt aux réalisations d'envergure de la paroisse et de l'abbé Lavergne; on peut trouver la description d'autres événements dans les divers documents sur Notre-Dame-de-Grâce. (À suivre)

Michel.
(Photos du curé Lavergne devant la porte de l'église et devant la grotte qu'il a fait toutes deux construire. Il est accompagné par des ouvriers qui ont bâti l'église (1926) et, dans l'autre cas, par des scouts et des membres de la Garde paroissiale (1934).)

mardi 12 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 03 : l'écrivain

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle sera reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "L'écrivain" :

En plus de défendre ardemment la presse catholique, Édouard-Valmore Lavergne rédige plusieurs articles pour le compte de L'Action Catholique. L'éloquence et la virulence de son style caractérisent ses nombreux éditoriaux. Il n'a jamais peur des mots et défend la religion contre toutes attaques ou menaces, même les moindres.(L'extrait suivant permet) de cerner la fougue avec laquelle il écrit ses articles:
Extrait de l'article "Dollard des Ormeaux" publié dans l'Action Catholique le 7 mai 1921, p. 3.

"Dollard des Ormeaux!

Pour nos hommes pratiques qui pèsent les questions au poids des millions, et s'enivrent de leur odeur, quel écervelé!

Pour nos professeurs de tous les abandons, de toutes les compromissions, et de toutes les concessions. qui s'en vont en répétant avec des airs de chiens battus: "Nous sommes la minorité!" Quel gaffeur!

Pour nos égoïstes de la petite vie tranquille sans secousse et sans souci dont toute l'existence tient en cette devise: "Chacun pour soi!" Quel maladroit!

Et on comprend que tous ils aient en horreur de voir surgir du passé, et se dresser devant les imaginations populaires ce héros de la résistance obstinée, jusqu'au bout."
Son goût pour la rédaction le pousse à écrire un livre: "Sur les Remparts" illustré par Gérard Morisset, celui-là même qui dressera plus tard les plans de l'église Notre-Dame-de-Grâce; l'essai compte plus de trois cents pages. Nous en présentons ici un compte rendu puisqu'il reprend les idées que l'abbé Lavergne a défendues sans relâche sa vie durant. Cet essai se révèle un combat pour la presse catholique. L'argumentation s'articule en trois parties: 1) Les remparts, 2) Entre deux bastions et 3) La citadelle.

Dans la première partie, qui compte 11 chapitres, l'abbé Lavergne discute des oeuvres de presse proprement dites recommandées par les Souverains Pontifes ainsi que de la garde attentive et constante qui est nécessaire pour repousser les attaques du mal. Il rappelle au départ les bases de la cité idéale et insiste sur les recommandations des divers pontifes au sujet de la presse catholique. Puis, il condamne la presse à scandale qui fait pénétrer dans les foyers l'impudicité, le vol, l'impiété, l'ivrognerie et l'extravagance des idées et des moeurs. Il explique comment la presse catholique sert l'Église et protège du mal. Il donne aussi les deux signes qui permettent de différencier les bons des mauvais journaux: le type de nouvelles et le type d'annonces. Il s'insurge contre le fait que les annonces jugées non conformes à la morale et à la religion apportent autant d'argent aux journaux jaunes, leur permettant une grande diffusion. Enfin, il insiste sur les ennemis à combattre.

Dans la deuxième partie, l'abbé Lavergne aborde le foyer familial et les oeuvres de jeunesse. En fait, il commence par affirmer qu'il faut prôner la presse catholique pour préserver la jeunesse de la criminalité et du mal. Il insiste aussi sur l'importance de l'encadrement familial, les forces que représentent la presse catholique et les retraites fermées. Il termine avec les problèmes qui découlent de l'urbanisation et nuisent à la famille.

Dans la troisième partie, il disserte sur les chefs de l'Église, sur leurs directives et sur les volontés de Dieu. Il démontre l'importance du Pape et du Vatican, particulièrement dans les conflits mondiaux, et celle des curés pour ce qui a trait à la piété des fidèles. Enfin, il évoque divers messages du pape et de Jésus-Christ, le roi, à propos de la presse catholique.

Même si son livre n'a pas vraiment de portée, il y voit une action pour la construction de la cité idéale. Par la suite, il continue d'écrire, mais pour un auditoire plus restreint géographiquement: la paroisse. En effet, pendant la période où il est curé, il dirige aussi la production de l'hebdomadaire "La Bonne Nouvelle" et rédige plusieurs articles pour ce même journal.




Michel.
(La photo montre le bureau des nouvellistes de l'Action Catholique, vers 1925. La "Bonne Nouvelle" était, à la fin de quelques années du moins, reliée et publiée avec l'Almanach de l'Action Sociale Catholique.)

mercredi 6 octobre 2010

Biographie du curé Lavergne par Maude Routier, partie 02 : ses débuts

En 1998, une biographie du Curé Lavergne fut rédigée par Maude Routier sous le titre de "Édouard-Valmore Lavergne, 1879-1948, curé fondateur de Notre-Dame-de-Grâce. Esquisse biographique." Elle est reproduite ici dans NDG-Québec en plusieurs sections, avec peu de modifications (entre parenthèses). J'espère que nos remerciements sincères pourront parvenir jusqu'à l'auteure. Voici le chapitre "Ses débuts" :

Édouard-Valmore Lavergne, fils d'Élizabeth Bossé et de Louis-Édouard Lavergne, notaire, naît à Montmagny le 15 août 1879. Il semble qu'il avait une soeur, Bernadette (au piano sur la photo), et trois frères, Daniel, Talma et Réal (photo). Il fait ses études au Petit Séminaire de Québec de 1894 à 1901 (voir image, 2e de 5 sur la rangée du haut ?). Il est généralement un élève moyen qui fournit le travail nécessaire, sans plus. Il commence son Grand Séminaire en 1902, au Séminaire de Québec. En 1904, il part pour le Collège de Lévis où il termine sa formation. Monseigneur Bégin l'ordonne le 17 mars 1907, à la Chapelle du Collège de Lévis.

Par la suite, il enseigne au Collège de Lévis jusqu'au mois de janvier 1908, quand il est recruté par L'Action Sociale de Québec où il ne reste pourtant que quelques mois. En effet, le diocèse le nomme alors successivement vicaire à la paroisse de l'Ancienne-Lorette, desservant à Saint-Vallier et vicaire à Saint-Malo et à Saint-Roch. Il cumule ainsi les expériences qui lui permettent de devenir curé quelques années plus tard. En 1909, il accompagne Mgr Bégin (photo) dans une tournée pastorale de quelques mois où il acquiert l'art de la prédication. En 1912-1913, après une courte période de repos, il devient vicaire à Notre-Dame-de-Lévis. En 1914, tombé malade, il doit se reposer au patronage de Saint-Vincent-de-Paul de Lévis jusqu'au mois de mars 1916. Malgré un physique robuste, sa santé fragile le force au repos à quelques reprises alors qu'il est curé de Notre-Dame-de-Grâce.

Remis sur pieds, il devient missionnaire diocésain pour les retraites fermées et pour la propagande de L'Action Sociale. Malheureusement, nous n'avons trouvé aucun sermon sur les retraites fermées produit par l'abbé Lavergne datant de cette époque. Dans son livre Sur les Remparts, publié par L'Action Sociale en 1924, il disserte sur le sujet. En voici un extrait:
"... Cela suffit à établir que ces jours de retraite marquent dans la vie une époque, laissent des lumières que le mal ne parviendra pas à éteindre, impriment sur les âmes des traces profondes que le flot mouvant des passions ne pourra jamais effacer complètement" (p.215).
En 1914, par la nature de son travail, l'abbé Lavergne entre en conflit avec Henri Bourassa quand le journal L'Action Sociale, comme d'autres journaux d'ailleurs, conteste des actions et des paroles de Bourassa concernant la défense des droits des Canadiens français. Henri Bourassa répond publiquement à cette offense et Édouard-Valmore Lavergne s'offusque de voir Bourassa associer un journal tel que La Patrie à L'Action Sociale. Bourassa réplique alors par une longue lettre à l'abbé Lavergne, dont voici un extrait:
"Je reconnais volontiers que j'aurais pu me dispenser d'au moins l'une de mes chiquenaudes à L'Action Sociale: celle où je parle des gens peu renseignés qui lisent surtout La Patrie et L'Action Sociale. L'Action Sociale a été infiniment plus injuste à mon endroit. Sous une forme plus édulcorée, elle a faussé mes paroles et ma pensée." (Source: Archives du Séminaire de Québec.)
Par ailleurs, en 1917, Il travaille à l'organisation de l'union des bulletins paroissiaux à L'Action Catholique (l'Action Sociale prenait le nom de l'Action Catholique en 1915) et contribue à la rédaction de ce journal jusqu'au moment où il est nommé curé de Notre-Dame-de-Grâce.

En février 1920, il est nommé aumônier au juvénat des Frères des Écoles Chrétiennes où il apprend à devenir guide spirituel d'un groupe ainsi qu'à dispenser le service divin et l'instruction religieuse. Ses premières expériences de travail lui apportent la formation pratique fondamentale du service religieux qui lui permet d'obtenir un poste de curé en 1924. Avant de plonger dans cette partie de sa vie, (nous explorerons) ses écrits.

Michel
(Remerciement général à la famille Lavergne pour les photos.)